La bouteille à moitié pleine ou à moitié vide : à vous de choisir !
Les débuts d’année sont traditionnellement l’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur mais aussi de regarder dans une boule de cristal. Nous ne dérogerons pas à cette règle.
Je ne vous apprendrai rien en soulignant que la pandémie a eu des effets négatifs importants sur l’ensemble de l’économie belge. On parle d’un recul de 6,7 % du Produit Intérieur Brut, soit la plus grande récession depuis la Seconde Guerre mondiale. On tempérera simplement ce bilan « horribilis » en remarquant qu’après le premier confinement, on s’attendait à une chute bien pire encore (pas loin des 10 %), et en pointant les bienfaits apportés aux entreprises par les mesures de soutien prises par les différents niveaux de gouvernement.
Côté transport routier, à lire les chiffres de trafic publiés par Viapass et par le tunnel du Liefkenshoek notamment, on serait tentés de se montrer encore plus optimistes en pointant la résilience de notre secteur. Voyez plutôt :
• Sur la période « corona » en 2020 (mars à décembre), Viapass annonce que le trafic sur le réseau taxable n’a diminué que de 6 %, bien moins que ce à quoi l’on pouvait s’attendre
• Même constat, plus localisé mains néanmoins exemplatif également, en ce qui concerne les trafics de poids lourds observés via le tunnel du Liefkenshoek, qui affichent une baisse limitée de 5 % sur base annuelle.
Fort bien, me direz-vous. Restons prudents, vous répondrais-je, car des chiffres mal interprétés peuvent cacher une réalité bien différente. Car si le nombre de poids lourds reste relativement stable sur nos routes, leur taux de remplissage serait bien moindre qu’auparavant. Confrontés à la crise, bon nombre de transporteurs, afin de ne pas mécontenter leurs donneurs d’ordre, accepteraient de rouler en charge réduite, quitte à sacrifier leur rentabilité, voire à travailler à perte. De là à s’attendre à une vague de faillites une fois que les gouvernements auront débranché le respirateur artificiel ? Certains, comme les responsables de l’UPTR, le laissent d’ores et déjà entendre.
Mais je m’en voudrais de terminer cet éditorial – et de commencer l’année – sur une note uniquement négative. Pour vous – nous – rassurer, sachez qu’un employeur belge sur trois envisage d’embaucher dans les trois mois qui viennent (voir colonne ci-contre). Sachez également que, à l’échelle européenne, Transport Intelligence table sur une hausse des volumes transportés de 3,4 % par an jusqu’en 2024.
De belles, de bonnes et de grandes choses pour vous en 2021 !
Christophe Duckers
Directeur de la rédaction