Gardez vos forces vives !
Dans ce numéro de Transport Management, nous vous plongeons notamment dans les files que subissent tous les jours les chauffeurs et les transporteurs aux terminaux à conteneurs du port d’Anvers. Un de ces transporteurs nous a expliqué avoir perdu trois bons chauffeurs, dégoûtés de passer plus de temps à attendre qu’à conduire. Bien sûr, c’est un épiphénomène mais quand on connaît les difficultés qu’a le secteur à recruter de nouveaux chauffeurs, c’est vraiment regrettable.
Cela dit, pour l’instant, le marché du transport routier tourne toujours un peu au ralenti. D’une semaine à l’autre et d’un secteur à l’autre, il y a encore des véhicules à l’arrêt. On pourrait donc se dire que la pénurie de chauffeurs est moins grave qu’avant. Rien n’est plus faux.
Structurellement, il sera toujours plus difficile de trouver des chauffeurs. Alors, autant déjà essayer de conserver ceux qu’on a. Or, dans les périodes de basse conjoncture, un transporteur peut être tenté de rogner sur certains avantages. L’exemple typique, ce sont les primes, liées ou non aux prestations. Les supprimer est une mesure financièrement efficace à court terme mais qui peut avoir des effets dévastateurs à moyen terme, dès que l’économie
reprend.
Car l’économie reprendra, elle fonctionne toujours par cycles. Aux Pays-Bas, ING vient de publier une étude qui constate que l’activité industrielle ne baisse plus et que les volumes de transport sont en train d’augmenter à nouveau. L’inflation et les prix de l’énergie restant sous contrôle, le pouvoir d’achat du consommateur augmente, ce qui va aussi bénéficier au secteur du transport.
Et si certains véhicules sont temporairement à l’arrêt, pourquoi ne pas utiliser ce temps ‘libre’ à des formations utiles ? Chaque euro dépensé dans une formation de qualité se récupère toujours plus tard, sous la forme d’une baisse des sinistres ou de la consommation.
Claude Yvens,
Rédacteur en Chef.