D’une seule voix, qu’ils disaient
Le 14 janvier dernier, les trois fédérations belges de transport tenaient réception commune à Bruxelles, recevant le ministre fédéral de la Mobilité François Bellot avec lequel le dialogue fut courtois. Il est vrai que Bellot a bien défendu le pavillon belge face aux velléités de la Commission, mais que pour le reste, il n’a plus grand-chose à dire en matière de transport routier, largement régionalisé. Cela ne l’empêche pas (voir en pages précédentes) de lancer une ‘petite idée’ qui, espérons-le, germera après les élections : contrebalancer les effets négatifs de la sixième réforme de l’état par de nouvelles formes de collaboration inter-régionales. Le 14 janvier donc, Febetra, UPTR et TLV avaient choisi le slogan ‘D’une seule voix’ pour recevoir leurs membres. Un mois plus tard, presque jour pour jour, c’est une vieille affaire qui refaisait surface sous la forme du ‘trésor de guerre’ de l’ancienne FNBTR, qui fait l’objet d’un (ultime ?) pourvoi en cassation de la part de l’UPTR et de TLV, alors que la Febetra, qui s’était retirée de la FNBTR à la fin des années ‘80, était intervenant volontaire dans le cadre de la plainte initiale.
Trouver et former 3000 chauffeurs comme aux Pays-Bas, voilà une belle destination pour un trésor de guerre d’un million d’euros…
Quelle que soit l’issue finale de ce pourvoi en cassation, aucune des trois fédérations ne sort grandie de l’affaire. Ni sur la manière dont elles se sont retirées de l’ex-FNBTR à l’époque (mais là, il y a prescription, Votre Honneur), ni sur la manière dont elles se disputent aujourd’hui l’héritage. Selon les sources, cet héritage serait supérieur au million d’euros. Aux dires des juristes, les actifs d’une ASBL mise en dissolution ne peuvent transmis qu’à une autre organisation ayant le même objectif social, à savoir, dans ce cas, la défense professionnelle au sens large. Vers une seule grande fédération du transport, alors ? Depuis le 13 février, on s’en éloigne à nouveau, et c’est bien dommage. Car pendant que les fédérations belges s’écharpent autour de ce million, le secteur néerlandais du transport routier réussit à trouver, former et engager en une seule année 3000 chauffeurs. Elle ne serait pas là, l’urgence ? Claude Yvens, Rédacteur en Chef.