Un des prototypes du camion électrique chinois Windrose est actuellement en toournée de démonstration dans le Benelux. Nous avons eu l’occasion de le découvrir de plus près lors de la halte prolongée qu’il a effectuée devant la maison portuaire à Anvers.
Le Windrose est un des rares poids lourds à avoir été conçus exclusivement pour la propulsion électrique. Toute sa partie mécanique est donc logée dans le châssis, tandis que toutes les fonctions liées à la conduite sont assurées sans liaisons mécaniques. Il est donc relativement simple, sur une même base technique, de créer des camions différents.
Autre particularité du Windrose : le chauffeur est placé en position centrale. Cela offre des avantages en matière de vision directe mais implique par exemple que le chauffeur peut difficilement accéder à un guichet ou à une borne de péage de son poste de conduite et qu’il n’y a pas de siège passager. Face à lui, le chauffeur dispose d’un petit tableau de bord central et de deux grands écrans qui regroupent d’un côté les fonctions d’infotainment et la navigation et de l’autre côté les informations relatives au véhicule lui-même. Deux autres écrans verticaux servent aux images des caméras qui remplacent les rétroviseurs. Une de ces caméras est installée en position centrale, sous le pare-brise, pour surveiller l’angle mort devant le véhicule. Quelques espaces de rangement sont disponibles à portée de main mais les grands coffres sont tous situés à l’arrière de la cabine, au-dessus de la (très large) couchette. Un des gros points forts de la cabine est son seuil très bas par rapport à un camion européen traditionnel. La porte coulissante donne accès à la cabine via trois marches mais n’est pas très large.
Le Windrose utilise un ou deux essieus pourvus chacun de deux moteurs électriques. Le prototype actuellement utilisé au Benelux est un 6×2 avec deux de ces essieux mais une version 4×2 est actuellement à l’étude pour le marché européen, où elle aurait davantage de chances de recevoir une homologation. Les performances annoncées sont étonnantes : le 6×2 dispose d’une puissance de 1140 ch et de batteries d’une capacité totale de 760 kWh. Le 4×2 aura donc une puissance de 570 ch. Grâce à son excellent coéfficient de pénétration dans l’air (0,27), le Windrose devrait consommer relativement peu d’énergie. Le constructeur annonce une autonomie de 670 kilomètres avec une MMA de 49 tonnes et on peut donc tabler sur une autonomie supérieure à 44 tonnes. Autre particularité : il existe deux ports de charge (de type MCS) de chaque côté du véhicule. Le Windrose peut donc se recharger à une puissance de 1 mégawatt mais il peut aussi se recharger simultanément avec deux bornes moins puissantes.
Quels plans commerciaux et industriels ?
Pour l’instant, le Windrose ne roule qu’en solo puisqu’il ne peut pas tracter une semi-remorque normale. « En Chine, il a reçu son homologation en décembre 2023 et nous sommes actuellement en train de travailler à son homologation pour le marché européen avec le support de la société Vinçotte. Je pense que nous parviendrons à obtenir l’homologation en Europe car la Chine s’est alignée sur les normes européennes, en matière de sécurité notamment », nous a expliqué Eric Gauthier (ex-Valeo et FCA), qui est chargé de développer les activités de Windrose en Europe.
Gauthier estime que l’obstacle de l’homologation devrait être franchi au premier ou au deuxième trimestre 2025. En ce qui concerne la commercialisation, il veut travailler de manière traditionnelle, avec un réseau de vente et d’après-vente comme dans les autres marques. En ce qui concerne la création d’une usine à Anvers, Eric Gauthier confirme l’intention, mais il s’agirait d’une unité d’assemblage à partir de kits en CKD.
