Groupe Gobert : aussi vert que possible

Gobert est un des principaux grossistes en matériaux de construction en Wallonie mais c’est aussi un spécialiste du transport par bennes. Cette entreprise 100 % familiale essaie d’appliquer au mieux ses valeurs à la gestion de ses activités, même si l’électrification représentera un immense défi pour son gestionnaire de flotte Philippe Nisolle.

Gobert exploite quinze dépôts de matériaux de construction en Wallonie et à Bruxelles. Pas en Flandre, et c’est un choix assumé. « Avec notre grosse capacité de stockage et notre puissance d’achat, nous avons une taille suffisante pour exercer une certaine pression sur les fournisseurs, par exemple lorsqu’il y a un risque de pénurie de matériaux », explique Julie Curatolo, responsable de la communication pour Gobert.

Valeurs typiquement familiales

Elle insiste beaucoup sur les valeurs que l’entreprise véhicule : familiales (ce qui permet des prises de décision rapides mais aussi de fidéliser le personnel), sociétales (Gobert est très impliqué dans la vie locale et était même le co-sponsor de l’actuelle équipe cycliste wallonne Intermarché), innovantes et environnementales. « Cela peut paraître paradoxal, explique Julie Curatolo, mais nous nous faisons des efforts pour travailler le plus possible avec la voie d’eau. Nous avons nos propres zones de chargement et de stockage le long de cours d’eau. »

Gobert utilise aussi des zones de chargement exploités par ses clients et c’est précisément sur une d’elles que nous rencontrons Philippe Nisolle, le responsable du parc, en bordure du canal Bruxelles-Charleroi. Une noria de bennes viennent charger un, puis deux, puis trois barges de concassés en provenance de la carrière Sagrex de Quenast.

« C’est une de nos activités principales, explique Philippe Nisolle. Aujourd’hui est une journée un peu particulière parce que la carrière va fermer pour les vacances et que nous devons charger 3000 tonnes d’un coup. »

Le batelier manœuvre sa barge pour que les 28,5 tonnes de concassés transportés par chaque benne forment un chargement équilibré. Le chauffeur du camion ne doit rien faire d’autre que débâcher sa benne et reculer sur le ponton. Par contre, le rythme du jour est élevé. Heureusement, le chargeur qui opère aujourd’hui à la carrière connaît bien son métier, ce qui fait que le travail avance vite.

« Aujourd’hui, nous aurons 120 navettes de deux fois 10 kilomètres, explique Philippe Nisolle. On pourrait diminuer le nombre de trajets si on pouvait rouler à 50 tonnes mais toutes les routes que nous empruntons ne sont pas homologuées pour les convois de 50 tonnes et de toutes façons je ne suis pas certain que l’on pourrait rentabiliser l’achat de semi-remorques bennes spéciales avec un essieu décalé. »

La flotte de Gobert comporte 35 bennes de ce type. Depuis le début de l’année 2024, certains ensembles routiers refont même un peu de transport international et les chauffeurs qui le souhaitent peuvent même découcher. En principe, chaque chauffeur roule toujours avec le même tracteur et la même benne.

La flotte comporte aussi six camions à plateau et des ensembles porteur-remorque avec grue pour aller livrer les matériaux de construction sur chantier, avec les véhicules le plus performants qui doivent être capables de déposer une palette de 1,1 tonnes à une portée de 30 mètres. Ce sont deux activités bien différentes qui disposent d’ailleurs d’un dispatching séparé, chaque dépôt Gobert gérant lui-même entre un et cinq véhicules dans sa région.

Dans la flotte des bennes, il y a aussi des véhicules plus spéciaux comme des bennes à fond mouvant ou des bennes spéciale pour le transport de sciures imprégnées en ADR. Gobert utilise aussi trois citernes pour le transport de solvants.

Au défi du ‘zéro émissions’

Comment (et quand) décarboner cette flotte de manière progressive ? Voilà une question que se pose Philippe Nisolle tous les jours : « Nous avons par exemple déjà investi dans une grue hybride mais pour faire passer la flotte de camions à l’électricité ce sera autre chose. Nous sommes installés dans un tout petit village et même notre atelier fonctionne avec un groupe électrogène. Impossible donc d’imaginer recharger des camions électriques pendant la nuit. Ce qu’il faudrait, c’est d’abord qu’un client accepte de payer plus cher pour un transport sans émissions mais aussi qu’il nous permette de recharger les batteries pendant les pauses du chauffeur. »

En tout état de cause, la seule contrainte qui restera inchangée c’est le nombre d’allers-retours à effectuer sur une seule journée. De toutes façons, de l’avis même de Philippe Nisolle, les clients du secteur commencent à peine à parler de décarbonation et n’ont pas encore communiqué sur les délais dans lesquels une société comme Gobert devra rapporter ses émissions de CO2. En attendant, c’est le HVO qui apparaît à Philippe Nisolle comme la solution intermédiaire la plus facile à mettre en œuvre.

Gobert en bref

  • Siège central : Thieusies
  • Chiffre d’affaires : environ 150 millions EUR
  • Personnel : environ 350 personnes
  • Flotte totale : 82 poids lourds, dont 35 bennes
  • Marques principales : MAN et Volvo Trucks pour les poids lourds, Schmitz Cargobull pour les bennes
  • Kilométrage moyen : 80.000 km/an
  • Les véhicules sont revendus après 7 ans (pour les tracteurs), 10 ans (pour les porteurs-grue et les bennes)



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