Dans le débat sur la limitation des émissions de CO2 du transport routier, le Parlement européen a voté aujourd’hui en faveur de limites plus strictes que celles qui étaient proposées par la Commission. Ce vote (qui doit encore passer par la case Conseil) est clairement une victoire politique des écologistes contre les constructeurs. Pour rappel, la Commission proposait une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 15 % en 2025 et de 30 % en 2030. Les parlementaires européens ont été plus sensibles aux arguments du lobby écologiste, puisqu’ils ont voté en faveur d’une réduction de 20 % en 2025 et de 35 % en  2030. De plus, si ce vote est validé par le Conseil, les constructeurs devraient réaliser 5 % de leurs ventes avec des véhicules à zéro émissions d’ici 2025. Cet élément n’était pas mentionné dans la proposition de la Commission européenne. Les réactions à ce vote ont été tranchées : dans le camp écologiste, Transport & Environment se réjouit de ‘ce pas dans la bonne direction’, argumentant que la réduction des émissions de CO2 va de pair avec une réduction de la consommation et que le vote d’aujourd’hui signifie une baisse supplémentaire des frais de consommation de 14.000 euros sur cinq ans pour les transporteurs. Ce calcul ne tient cependant pas compte de l’augmentation du prix d’achat des véhicules qui devrait aller de pair avec les investissements en R&D. Les constructeurs, de leur côté, voient rouge : l’ACEA qui les représente parle d’un objectif ‘agressif’ et regrette que le Parlement ait choisi de pénaliser les constructeurs qui ne vendront pas assez de véhicules à zéro émission, plutôt que d’encourager ceux qui en vendent beaucoup. La prochaine étape de cet épineux dossier passe par le Conseil, qui regroupe les chefs de gouvernement des états membres.