Scania avait peut-être un peu sous-estimé le potentiel du marché belge pour 2018, mais la hauteur actuelle du carnet de commandes est telle que la marque suédoise prévoit maintenant un marché en progression de quelques pourcents. En 2017, le marché des camions de plus de 16 tonnes a absorbé 8337 nouvelles immatriculations en Belgique. « Nous pensions que ce chiffre allait retomber à environ 7300 unités en 2018, notamment en vertu des cycles de remplacement. Mais la manière dont notre carnet de commande continue à se remplir nous fait revoir notre pronostic à la hausse », explique Koen Appels, Sales Manager de Scania Belgium. Et une fameuse hausse, puisque de 7300 unités, le pronostic de Scania passe à 8500 unités ! Sur ce marché, Scania veut gagner un demi-point de pénétration par rapport à 2017 (à 16 %), alors qu’arrivent sur le marché les premières cabines ‘nouvelle génération’ dans les domaines de la construction et de la distribution. Scania Belgium se réjouit par exemple d’une commande de 50 XT chez son fidèle client Itterbeek. Le dynamisme du marché a cependant un revers : les délais de livraison sont actuellement un peu plus longs chez Scania que chez les concurrents et atteignent cinq mois. Scania découvre même de nouveaux goulets d’étranglement : la production de sa gamme LNG est actuellement limitée par la capacité de production de son fournisseur de… réservoirs (un élément extrêmement important pour un moteur au LNG). Cela n’a pas empêché Scania de vendre ses premiers tracteurs LNG de 410 ch à Frans Hendrickx et à Ninatrans… Un réseau stable, mais en mutation Scania n’annonce pas d’évolution spectaculaire de son réseau, mais bien un glissement rapide vers de nouvelles formes de service. Ainsi, le nombre de véhicules qui font l’objet d’un suivi proactif à disance est en augmentation constante, et cette connectivité est cruciale pour l’avenir du réseau : « Elle nous permet de savoir 90 % de ce qu’il y a à faire sur un véhicule qui va rentrer à l’atelier, explique Carl Pattyn (Director Services Scania Benelux). « Mais notre service d’entretien préventif nous aide aussi à égaliser les pics d’activité dans les ateliers, en convainquant nos clients de nous laisser les véhicules en semaine et pas seulement le samedi. » Scania essaie aussi de convaincre ses clients… de ne pas remplacer leurs véhicules trop rapidement. « Nous sommes prêts à allonger la durée des contrats d’entretien à 8 ou 10 ans si nécessaire », confirme Pattyn. L’intérêt de ce glissement est double pour la marque : les véhicules passent davantage à l’atelier après leurs trois ou quatre premières années d’utilisation, et les occasions récentes sont de plus en plus difficiles à caser sur les marchés ‘faciles’. « Il y a sept ans, la Pologne achetait plus de la moitié de nos occasions Scania Used Trucks, mais aujourd’hui, elle cherche à nos vendre ses propres occasions », confirme Koen Appels. Il faut donc chercher ses débouchés de plus en plus loin, et ce sont maintenant les Philippines qui constituent le principal débouché de Scania Used Trucks en Belgique. Mais pas pour des Euro 6 récents…