Un énième bout de tunnel
L’économie belge fait le gros dos. Elle résiste plutôt mieux que ses voisines à la morosité ambiante mais risque de rebondir moins fort une fois qu’un nouveau cycle économique s’amorcera. Il en a presque toujours été comme ça depuis des années. En attendant, les entreprises espèrent que les prévisions relativement optimistes pour la fin de l’année se concrétisent. De premiers signaux positifs commencent cependant à apparaître du côté des ports de mer et des aéroports mais cela reste très fragile. Le bout du tunnel n’est pas encore pour l’été.
Ce qui risque d’être très fragile, par contre, c’est l’équilibre politico-institutionnel de la Belgique après les élections du 9 juin. A l’heure où vous lirez ces lignes, les majorités politiques potentielles seront connues au niveau fédéral et dans les différentes régions mais cela ne voudra pas dire que des gouvernements pourront se mettre directement au travail. En matière de mobilité, il y a pourtant urgence, d’autant plus qu’une septième réforme de l’état pourrait venir jeter son grain de sel dans la répartition des compétences… et reporter le bout du tunnel économique à plus tard.
N’oublions pas non plus l’échelon européen. La plupart des décisions prises en Belgique en matière de mobilité sont des conséquences de directives ou de règlements européens. Là aussi, les enjeux sont plus élevés que d’habitude : si les extrêmes grimpent, c’est l’idée même de l’Europe qui sera rognée, tôt ou tard. Or, les enjeux mondiaux (dont la décarbonation du secteur de la mobilité) demandent de plus en plus de réponses homogènes et coordonnées, au risque de voir exacerbées les situations de concurrence déloyale. C’est le cas entre entreprises de transport mais aussi entre constructeurs de différents continents. Suivez mon regard…
Claude Yvens,
Rédacteur en chef.