Lancé dans la grande aventure de sa propre entreprise après avoir travaillé comme chauffeur salarié pendant plus de 20 ans, Francis Rosière n’a pas du tout l’intention de lever le pied quand l’âge de la pension aura sonné. Il est vrai qu’il a pu développer une affaire saine dans une niche où la connaissance du produit fait encore la différence. Francis Rosière a lancé son entreprise de transport le… 1er avril 2000. Il a loué une compétence professionnelle le temps que son épouse Marie-Ange passe la sienne, et depuis lors, ils se partagent les responsabilités : à elle l’administratif, à lui le commercial et l’opérationnel, ce qui l’amène à prendre le volant plus souvent qu’à son tour. Bitume + mazout Mais comment une entreprise spécialisée dans le transport de bitume naît-elle au milieu des plus belles forêts de la province du Luxembourg ? « J’avais roulé dans ce secteur comme chauffeur salarié au grand-Duché de Luxembourg, et j’ai pensé que c’était là ou jamais. J’ai commencé à travailler pour la raffinerie Nynas, en commençant par des livraisons en France et au Luxembourg, puis j’ai développé une clientèle dans les centrales pour enrobés au Luxembourg. Quand une de ces centrales m’a proposé de prendre tous leurs transports en gérance, j’ai acheté mon deuxième, puis mon troisième camion. » Aujourd’hui, l’entreprise en est à sept. A mesure que la flotte grandissait, il devenait plus facile de trouver des solutions au principal problème du transport de bitume : sa saisonnalité et sa sensibilité aux conditions atmosphériques (une journée de pluie, et les chantiers sont à l’arrêt). « Entre novembre et avril, le secteur est quasiment à l’arrêt. J’ai investi dans d’autres citernes pour transporter du mazout de chauffage, dont l’activité est justement forte jusqu’en février ou mars. Aujourd’hui, j’ai deux véhicules dédiés au mazout : un qui roule toute l’année et un avec deux chauffeurs sur le même camion », explique Francis Rosière. La traction, par contre, est une activité déficitaire. « C’est un secteur très difficile, et avec les tarifs que l’on me propose, soit 1,03 EUR/km, je perds 1000 euros par mois, même dans le secteur chimique. J’ai été forcé d’arrêter cette activité en hiver. Dans notre secteur, pour sortir quelque chose à la fin du mois, il faut rouler minimum à 1,15 EUR/km, si possible à 1,2 EUR. Et encore : ce sont des prix d’il y a dix ans ! » Heureusement, cette niche de marché n’est pas encore touchée par la concurrence des pays de l’est. Un instant, il a aussi pensé compléter son activité dans le transport de pierrailles. « C’est un de mes clients qui me l’avait proposé. J’ai envisagé l’achat d’une benne, et j’avais calculé qu’il me fallait 12,5 euros par tonne pour gagner quelque chose. Quand j’ai vu que des concurrents roulaient à 8,5 euros par tonne avec des chauffeurs étrangers, j’ai vite compris que ce secteur n’était pas fait pour moi. » 

Francis Rosière en bref Siège : Winville (Léglise) Flotte : 7 tracteurs dont 6 DAF XF et un Scania Concessionnaires : Mioli (DAF), Huet (Scania) Spécialité : transport de bitumes, transport de mazout www.rosiere.be
Francis Rosière – Le pro du bitume Francis Rosière – De professional van de bitum


