[OPINION] Les énormes embouteillages belges, et comment les résorber

Febetra, la Fédération des Transporteurs belges, a récemment tiré la sonnette d’alarme. Les entreprises de transport doivent faire rouler toujours plus de camions à cause des énormes embouteillages qui paralysent les autoroutes belges. En raison des temps de conduite et de repos obligatoires, un chauffeur n’est autorisé à rouler que neuf heures par jour maximum. Alors qu’auparavant, il pouvait encore se rendre chez dix clients en neuf heures, la circulation ne lui permet aujourd’hui que d’en faire huit. Les entreprises de transport parviennent à tout livrer à temps en augmentant le nombre de camions sur les routes – mais elles allongent ainsi les files. Comment résoudre ce problème ? Par René de Jong, Sales Director Benelux de TomTom Telematics L’indice TomTom Traffic montre l’étendue réelle du problème. En tout, nous perdons pas moins de 49 millions d’heures par an à cause des embouteillages. Chaque jour, les personnes qui se déplacent à Bruxelles perdent 42 minutes, contre 31 à Anvers et 24 à Liège. La Belgique est un pays de transport, stratégiquement situé en Europe du Nord-Ouest. Grâce au port d’Anvers – ainsi qu’à celui de Rotterdam aux Pays-Bas – notre pays joue un rôle de premier plan dans le transport vers le reste du continent. Alors que l’économie se redresse, le transport va de nouveau augmenter. Sans parler de la baisse du chômage, qui va mécaniquement mettre plus de navetteurs sur les routes. On peut bien sûr considérer que les embouteillages sont devenus inéluctables. Mais est-ce bien le cas ? Ces énormes ralentissements nuisent à l’économie belge. Chaque minute perdue en déplacement coûte douze euros par jour et par véhicule à Bruxelles, neuf euros à Anvers et sept euros à Liège. Le rôle capital des pouvoirs publics Aux Pays-Bas, l’État a lourdement investi dans l’infrastructure pendant la crise, ce qui lui permet de faciliter désormais le développement économique. Il va de soi qu’une infrastructure de qualité, sûre et moderne est cruciale pour notre pays. Nous constatons que les principaux points noirs sont actuellement traités dans notre pays. Mais ce n’est pas suffisant. Il est bien connu que la suppression de points noirs en crée de nouveaux. Les pouvoirs publics ont un rôle capital à jouer. Le déploiement d’un système de péage électronique pour les camions est un premier pas dans la bonne direction, mais il est trop tôt pour savoir si ce système a un impact vraiment positif sur la mobilité. Une analyse approfondie sera donc nécessaire. Une chose est sûre, il est essentiel que l’État réduise l’utilisation de véhicules utilitaires et de voitures particulières. La Région Wallonne doit par exemple poursuivre le développement du réseau de covoiturage COMON qui compte actuellement plus de 1500 places de parking. Non seulement les pouvoirs publics mais aussi les entreprises innovantes peuvent contribuer à la résolution du problème de mobilité. Le marché de l’autopartage a ainsi été ouvert à Bruxelles cette année. Fortes de leur succès dans d’autres villes européennes, des entreprises telles que DriveNow et Zipcar proposent dorénavant leurs services dans notre capitale. Celui qui a besoin d’une voiture peut choisir via une application le véhicule le plus proche puis le laisser là où il le désire. Grand avantage : les voitures sont également accessibles aux non-Bruxellois et aux navetteurs. L’autopartage est en plein développement en Belgique ; le site web autodelen.net a calculé que 21 705 voitures étaient partagées en 2016 contre 7 451 en 2012. Télématique La télématique est également une partie de la solution aux embouteillages monstres que connaît la Belgique. Les entreprises peuvent là aussi jouer un rôle important. La télématique permet de savoir précisément comment sont utilisés les véhicules en fonction de l’heure et du lieu. Il est possible d’aller au plus vite d’un point A à un point B lorsqu’on a une vision en temps réel des embouteillages – avec les itinéraires alternatifs, les routes fermées et les radars. Ce sont principalement les professionnels qui profitent actuellement de la télématique. Les employeurs pourraient par exemple inciter leurs employés à utiliser ou non leur véhicule en fonction de l’état de la circulation via un système de bonus-malus. Ils permettraient ainsi de limiter drastiquement le recours à la voiture pendant les heures de pointe. Et vu que les employés organiseront mieux leur temps, l’employeur y gagnera. Des technologies télématiques professionnelles et fiables existent déjà et ouvrent la voie à d’innombrables innovations qui pourront encore améliorer la mobilité. L’économie va poursuivre son développement en 2017, ce qui va considérablement allonger les files. Il est donc plus urgent que jamais de prendre des mesures innovantes à ce sujet. Les organisations qui oseront faire preuve de créativité seront des employeurs attractifs et donc avantagés sur un marché du travail limité. Les pouvoirs publics doivent toutefois créer un cadre adapté afin que les entreprises puissent agir et ne plus faire du surplace – au propre comme au figuré.

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