On pourrait croire, à lire les réactions des syndicats et des fédérations professionnelles en Europe de l’Ouest, que les fédérations professionnelles des pays d’Europe de l’Est sont davantage satisfaites des propositions mises sur la table par la commissaire (slovène) Violeta Bulc. Or, c’est plutôt le contraire… En Roumanie, l’UNTRR accuse les pays d’Europe de l’Ouest de vouloir ‘éliminer les transporteurs de l’est’ du marché et d’avoir dicté leur agenda à la Commission. Ce qui rend les Roumains furieux en particulier, c’est l’obligation de faire rentrer le chauffeur dans son pays d’origine toutes les trois semaines et l’interdiction du repos hebdomadaire long en cabine. Ils étaient jusqu’à présent suivis sur ce point par leurs collègues polonais, tchèques, lituaniens, hongrois et… portugais (le Portugal organisant à sa manière sa propre forme de concurrence en appliquant ses propres règles, notamment en matière de contrôle technique). En Pologne, la ZMPD estime que la nouvelle règle de détachement des travailleurs entraînera ni plus ni moins que la faillite de très nombreuses entreprises de transport polonaises, arguant que non seulement le chauffeur devrait recevoir le salaire minimum du pays dans lequel il travaille, mais que l’employeur devrait aussi payer les cotisations sociales et les avantages extra-salariaux du pays concerné (ceci ne se trouve pas dans les textes que nous avons pu consulter, NDLR). La ZMPD en conclut que la Commissaire slovène a cédé aux pressionx de politiciens français et allemands populistes (sic). Bref, deux jours après la présentation du ‘Mobility Package’ par la Commission, personne n’est content. C’est peut-être le meilleur signe que le paquet de mesures est plus équilibré qu’il n’y paraît…