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Essai Renault T520 Maxispace : statutaire, efficace et pourtant sous-estimé

Pour quelles raisons le Renault Trucks « T » ne s’impose-t-il pas plus largement sur nos routes, particulièrement dans le nord de l’Europe ? Le « T » serait-il victime d’anciens préjugés qui collent toujours aux basques de la marque française ? Voilà pourtant un grand routier esthétiquement réussi, confortable, économique et au positionnement prix attractif. Nous avions prévu un essai complet du T520 sur notre traditionnel parcours d’essai. La (non-)mobilité belge – comprenez des dizaines de kilomètres de files cumulés sur la journée…– a contrecarré nos plans initiaux. Qu’à cela ne tienne : nous nous limiterons donc à vous livrer nos impressions de conduite sans vous livrer nos habituelles mesures de consommation et de vitesse moyennes.

Le top de la gamme

Historique. Déjà 3,5 ans que Renault Trucks a lancé sa nouvelle gamme de grands routiers. En 2013, le constructeur français avait en effet profité du passage à la norme Euro 6 pour ranger au placard tout à la fois le Premium et le Magnum pour les remplacer par le seul « T » (une appellation pas très sexy, et c’est le moins que l’on puisse dire…). Ce nouveau-venu faisait appel à une cellule de cabine flambant neuve, qui non seulement avait fait table rase du passé et qui, de surcroît, ne partageait que quelques éléments avec son cousin le Volvo FH. Véhicule de test. C’est le top de la gamme « T » dont nous avons eu le plaisir de prendre le volant, tant du point de vue de la motorisation que de la cabine. Côté moteur, nous avons en effet eu droit à la version la plus puissante du 13 litres (520 ch) tandis que c’est la plus grande cabine, la Maxispace à plancher plat, qui nous a hébergé pendant notre journée d’essai. La dotation n’était pas en reste avec en vrac des sièges en cuir, un chauffage de nuit indépendant, un écran haute définition tactile, l’Optifuel Infomax, le « Lane Departure Warning System »,  des phares au xénon,… Cerise sur le gâteau : notre « T » était équipé non seulement de l’Optibrake + (frein sur échappement et frein de compression) mais également d’un ralentisseur hydraulique Voith. Gamme. Elle est particulièrement vaste. Ainsi, plusieurs cabines sont inscrites à son programme :

  • Day cab : courte, pavillon standard, 3 marches, pas de couchette
  • Night & Day Cab : profonde, pavillon standard, 3 marches, une couchette
  • Sleeper Cab : profonde, pavillon surélevé, 3 marches, couchette inférieure + option supérieure
  • High Sleeper cab : profonde, pavillon surélevé, 4 marches, plancher plat, deux couchettes.
  • Maxispace : idem High Sleeper cab avec notamment des rangements supplémentaires à la place de la couchette supérieure.

Point de vue « moteur », le « T » s’appuie sur deux six cylindres en ligne :

  • DTi111 (11 litres) : 380 ch, 430 ch, 460 ch
  • DTi13 (13litres) : 440 ch, 480 ch, 520 ch.

Vainqueur d’un comparatif ‘cabine couchette’

Cabine. Depuis le début, j’ai un faible pour le design de la cabine « T », particulièrement en version Maxispace où elle a réussi à garder le côté statutaire et imposant de feu le Magnum tout en soignant son aérodynamisme. Une prouesse que le « T » doit à sa forme unique en trapèze (2,35 m à l’avant pour 2,50 m à l’arrière) et à un pare-brise incliné de 12°. On se montrera plus réservé quant à l’emmarchement : si les quatre marches d’accès sont bien positionnées et tombent naturellement « sous le pied », je n’apprécie pas trop leur revêtement « full plastic » qui, au-delà d’une impression un peu bas de gamme, s’avèrent particulièrement glissantes en cas de pluie. Vie à bord.  La qualité perçue est d’un bon niveau, et n’a plus rien à voir avec ce qui prévalait à l’époque sur le Premium. Les mobiliers sont correctement agencés et les matériaux dans l’ensemble valorisants. On déplorera encore  la présence de quelques plastiques durs peu flatteurs au toucher. Le tableau de bord est très lisible et les différentes commandes sont directement à portée de main. Une réserve quant au volant qui cache complètement les commandes de la boîte de vitesses automatique Optidriver. L’habitabilité est excellente grâce au plancher plat tandis que les rangements sont en nombre suffisant. Un bon point pour le grand frigo (40 litres) placé sous la couchette inférieure. Pas étonnant, au final, que la cabine Maxispace du « T » ait remporté haut la main un comparatif des plus grandes cabines couchettes organisé par notre confrère britannique « Commercial Motor » l’an dernier. Notons que la variante Maxispace est en fait une « High Sleeper cab » dotée de trois placards placés au dos de la cabine à la place du lit supérieur, d’une grande table intégrée à la couchette inférieure et d’un tiroir installé sous le siège conducteur. De quoi faciliter grandement la vie du chauffeur dans des voyages au long cours.

Efficace

Impressions de conduite. A la fois « vivant » et silencieux, le six cylindres en ligne de 13 litres m’a particulièrement enthousiasmé au cours de ce périple d’essai. Avec ses 520 chevaux et surtout son couple de 2.550 Nm, il emmène le porte-drapeau français dans des conditions de confort et d’efficacité excellentes. Grâce en soit également rendue à la boîte automatique Optidriver, onctueuse et hyper rapide. C’est bien simple : au cours de l’essai, il ne nous est même pas venu à l’esprit d’intervenir manuellement dans le passage des rapports ! Côté freinage, rien à dire sinon que du très positif : logique quand on sait que notre véhicule d’essai était équipé d’un ralentisseur Voith délivrant une puissance de 450 kW à 3.250 Nm ! La position de conduite est sans reproche et la visibilité vers l’avant optimale. On n’en dira pas autant de la visibilité latérale handicapée par le bloc de rétroviseurs qui entre dans le champ de vision à cause de l’inclinaison de la cabine. L’insonorisation – si l’on excepte quelques bruits de mobilier – est digne d’un grand routier et on apprécie la mise en route automatique des phares et des essuie-glace, des petit plus qui eux aussi facilitent la vie à bord. Les suspensions assurent parfaitement leur mission et gomment très bien les inégalités de la route. Comme on le lit, beaucoup de points positifs pour ce grand routier qui mériterait sans nul doute de figurer plus régulièrement sur la « short list » des transporteurs…    

TOP

  • Confort de la cabine
  • Onctuosité de la boîte Optidriver
  • Look statutaire

BOF

  • Emmarchement en plastique
  • Volant qui cache la commande de la boîte auto
  • Quelques plastiques durs

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