Les derniers développements autour du camion électrique de Tesla font dire à certains analystes que le projet est mort. Les tests du prototype, pourtant, se poursuivent. A quelques heures de l’ouverture du salon We are Transport, où ne sera finalement présent aucun camion électrique (pas même un Mercedes eActros), il était intéressant de se pencher sur l’avancée du dossier Semi chez Tesla. Elon Musk lui-même a reconnu, lors d’un échange avec des journalistes suite à la présentation des (mauvais) résultats financiers de l’entreprise au premier trimestre 2018, que le projet Semi était un peu passé au second plan : « En fait, je ne sais pas combien de réservations nous avons reçues pour le Semi. 2,000? OK. Mais nous ne cherchons pas vraiment à vendre le Semi. Les prises de commande arrivent par opportunité, quand une société nous contacte. On ne s’y intéresse pas vraiment… » De là à considérer que le Semi est mort, il y a une marge. Les tests des deux prototypes existants se poursuivent, comme le signale le site spécialisé américain Elektrek. Par contre, il n’y a pas encore le moindre signe de début de construction d’une usine, alors que la production du Semi doit débuter l’année prochaine si l’on en croit les annonces faites en novembre dernier lorsque le Semi a été dévoilé. On a aussi pu croire que le Semi, au travers du système de pré-réservation mis en place par Tesla, allait améliorer la trésorerie du constructeur américain. Mais les 40 millions de dollars récoltés jusqu’ici ne sont qu’une goutte d’eau (1.27 %) par rapport au chiffre d’affaires trimestriel de Tesla ou par rapport à sa perte nette cumulée (5.1 %). Il ne semble donc y avoir que deux issues possibles à l’affaire Semi : un report des plans industriels (au risque de voir une autre start-up comme Nikola coiffer Tesla sur la ligne d’arrivée) ou un accord avec un constructeur disposant d’une capacité industrielle suffisante. L’assemblée générale des actionnaires de Tesla, qui se tient mercredi prochain, permettra peut-être d’y voir plus clair.