Le MORA soumet les plans flamands de transfert modal à un examen critique

Dans son rapport sur la mobilité 2022, le Conseil flamand de la mobilité (MORA) se montre critique à l’égard des ambitions flamandes en matière de transfert modal dans le transport de marchandises. La conclusion la plus importante est que le marché des transports ne s’oriente pas aussi facilement vers des modes de transport alternatifs que les décideurs politiques le souhaiteraient. 

Depuis plusieurs législations, le transfert modal fait partie des plans politiques flamands sur la mobilité et l’économie. Dans les plans de relance post-Covid, par exemple, la modernisation des infrastructures le long des voies navigables a reçu un budget de plus de 170 millions d’euros, mais cela fait plus longtemps que le point était présent dans les accords de coalition. La Flandre s’est fixé l’objectif de faire passer la part du rail et de la navigation intérieure à 30 % d’ici 2030. Toutefois, les prévisions du Bureau du Plan montrent que le transport routier représentera encore 77% du transport total de marchandises en 2040. On s’attend à ce que, à politique inchangée, la domination du transport routier ne change guère entre 2019 et 2040. La part du rail et des voies navigables dans la répartition modale stagne autour de 11 à 12 %. Et ce, alors que la congestion routière augmente et risque de continuer à augmenter.

Cela montre que les acteurs de la chaîne de logistique et de transport n’adaptent pas leurs choix de mobilité aussi facilement que le souhaiteraient les décideurs politiques. Le prix semble toujours être le facteur décisif dans l’organisation du transport. Selon le MORA, la différence de prix continue à désavantager le rail et la navigation intérieure. En outre, les expéditeurs sont frileux par rapport aux chaînes jugées trop complexes. Le transport ferroviaire, à son avantage sur les longues distances et lorsque les marchandises peuvent être regroupées, souffre en outre toujours d’un manque de ponctualité, alors que la navigation intérieure doit relever le défi de la décarbonisation.

« Une politique du statu quo ne suffira pas », conclut le MORA : « Nous avons d’abord besoin d’un plan clair pour réaliser les ambitions en matière de transport d’ici 2040. Cela nécessite des investissements dans les infrastructures multimodales, mais aussi une meilleure coordination entre les différents partenaires de la chaîne et une politique de subventions qui élimine les inefficacités, contribue efficacement aux nouveaux systèmes de mobilité et crée des conditions de concurrence équitables entre les différents modes. » Le Conseil flamand de la mobilité demande au gouvernement flamand de travailler sur une politique de tarification qui internalise les coûts externes avec des mesures telles que des redevances d’infrastructure, une taxe kilométrique pour tous les modes de transport, une taxe sur le CO2, etc. Pas mal de défis à relever donc pour les responsables politiques flamands.

 

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