TVX Transport – UK, here we come

Transporter des produits frais vers le Royaume-Uni génère un certain nombre de défis supplémentaires tels que les contrôles aux frontières, une paperasserie plus contraignante, des normes de sécurité plus strictes… Pas de quoi toutefois rebuter TVX Transport dont cette activité est la spécialité.

Après avoir été salarié pendant un certain nombre d’années, Xavier Vanhooren a franchi le pas vers l’indépendance début 2003. Vingt ans plus tard, la flotte compte plus de 40 poids lourds.

Aussi vite qu’avant le Brexit

TM : Le transport frigorifique et le R-U sont à la base des activités de TVX. La clé du succès ?

Xavier Vanhooren : J’ai commencé à travailler comme salarié pour une entreprise de transport qui exploitait des camions frigo. Il était donc logique que je continue dans ce segment. Le client pour lequel j’ai commencé à rouler à l’époque était actif dans l’industrie de la viande et est toujours un de mes principaux clients aujourd’hui.
Chaque jour, plusieurs véhicules effectuent de la distribution de produits frais au Royaume-Uni. Avec le temps, le portefeuille clients s’est encore étoffé avec des sociétés actives dans le segment des légumes, de la viande et du poisson. Pour ce dernier type de marchandise, le chargement se fait souvent directement depuis le navire. Le Royaume-Uni représente près de 70 % de notre chiffre d’affaires.

TM : Lorsque le Brexit est devenu réalité, plusieurs entreprises ont cessé de rouler vers le Royaume-Uni. Une réaction de panique ?

X. Vanhooren : Tout le monde craignait de voir quelles seraient les conséquences, mais la transition s’est finalement déroulée plus facilement que prévu. Il y a bien les formalités douanières et de la paperasserie en plus, mais lorsque tout se passe bien, il ne nous faut pas plus de 90 minutes, douane comprise, pour traverser le canal. Soit quasiment la même durée qu’avant le Brexit.

TM : Le problème des migrants vous cause-t-il toujours des maux de tête ?

X. Vanhooren : Il y a eu un moment où passer par Calais pour prendre le Shuttle n’était pas une partie de plaisir, surtout la nuit. J’ai même vécu personnellement le caillassage de mon camion. Heureusement, la fenêtre de la cabine a résisté et j’ai pu continuer à rouler. Nous avons également eu affaire à des passagers clandestins. Dans ce cas, l’entreprise est tenue pour responsable et les amendes grimpent assez vite. De plus, le chargement peut être détruit, et le chargeur comme le client subissent alors des pertes. Pour anticiper cela, nous avons prévu des serrures supplémentaires sur les semis et les chauffeurs ne sont plus autorisés à s’arrêter entre le point de chargement et la zone portuaire fermée de Calais. Mais la situation s’est nettement améliorée ces derniers mois.

Londres – un cas à part

TM : Transporter des produits frais vers le Royaume-Uni nécessite-t-il une organisation différente ?

X. Vanhooren : Pour nous, le plus grand défi consiste à tout organiser dans un délai très court. On peut dire que c’est relativement calme ici le matin au planning. Dans l’industrie de la viande, les missions répondent à un schéma assez régulier qui simplifie leur planification. En ce qui concerne le transport des fruits et légumes, c’est un peu différent car il faut attendre jusqu’à midi lorsque les ventes aux enchères sont terminées pour savoir quelles marchandises doivent aller où.
Les premiers véhicules à destination du R-U partent d’ici tôt le matin pour livrer tout au long de la nuit. Nous faisons en moyenne six clients par jour. Le retour se passe généralement avec des emballages consignés. Les véhicules rentrent ensuite dans la matinée.
Rouler avec des produits frais est aussi fortement lié au juste-à-temps et à une mobilisation continuelle. Tous les chauffeurs ne sont pas faits pour ce genre de travail. Mais celui-ci a aussi ses avantages. Par exemple, il y a moins d’embouteillages. Comme nous nous rendons souvent dans le Grand Londres, tous les véhicules sont équipés du système DVS imposé par les autorités britanniques. Ce système de sécurité est spécifique à Londres et vise à améliorer la sécurité routière des usagers faibles de la route tels que les piétons et les cyclistes. Une classification détermine le type d’autorisation octroyé. Des caméras sont utilisées pour surveiller tous les véhicules entrant dans l’agglomération et le non-respect du système entraîne de lourdes amendes.
Le système DVS signifie que des capteurs et des caméras supplémentaires doivent être installés sur le véhicule. Chaque constructeur propose de tels dispositifs, mais le gouvernement britannique utilise son propre système ! Il s’agit bien sûr d’un investissement supplémentaire, mais cela porte également ses fruits en termes de sécurité routière.

TM : Vous prenez vous-même encore souvent le volant…

X. Vanhooren : J’essaie toujours de prendre le volant quelques jours par semaine. Cela me permet de rester en contact avec la réalité, mes chauffeurs et mes clients. De plus, cela offre une flexibilité supplémentaire au niveau du planning, par exemple pendant les périodes de congé ou quand un employé est absent.

TM : La vie relativement irrégulière due à votre type de transport a-t-elle une influence sur la recherche de chauffeurs ?

X. Vanhooren : Trouver des chauffeurs n’est certainement pas aisé. Notre équipe de collaborateurs est composée de personnes qui viennent de quitter l’école jusqu’aux 60+, aussi bien des hommes que des femmes. Nous investissons plusieurs milliers d’euros supplémentaires dans l’aménagement de nos véhicules, ce qui est apprécié par notre personnel et contribue sans aucun doute à amener de nouveaux collaborateurs. Notre flotte constitue un attrait important. Nous ne travaillons pas vraiment avec une politique de marque unique et une flotte uniforme, mais plutôt avec des véhicules uniques. Les nouveaux camions sont tous équipés d’un essieu suiveur en raison de la répartition du poids dans la distribution.

TM : Comment voyez-vous l’avenir ?

X. Vanhooren : Continuer à croître n’est pas une option pour nous, mais il ne faut jamais dire jamais. Nous grandissons actuellement en faisant appel à des sous-traitants. Nous poursuivons ainsi notre évolution, tout en conservant une marge de manœuvre si les conditions économiques se dégradent.

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TVX Transport en bref

• Création : 2003
• Direction : Xavier Vanhooren
• Siège : Kortemark
• Spécialités : distribution et transport frigorifique direction le R-U
• Flotte : 43 tracteurs (Scania, MAN, Mercedes, DAF, Volvo et Renault) + 3 sous-traitants
• Semi-remorques : 21 semis frigorifiques
• Marge brute : 4,7 millions d’euros (2022)

Xavier Vanhooren roule lui-même chaque semaine pendant quelques jours afin de ne pas perdre le contact avec la base.

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