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Les pneumatiques en 2024 : la pression de plus en plus sous contrôle

Alors que les systèmes TPMS (de base) deviennent de plus en plus obligatoires, quel bénéfice les gestionnaires de flotte peuvent-ils tirer des solutions proposées par les principaux manufacturiers ? Nous avons mené l’enquête…

Depuis 2022, il n’est plus possible d’homologuer un nouveau modèle de poids lourd sans qu’il ne soit équipé d’un système de mesure de la pression des pneus (règlement UN ECE R141). A partir du 7 juillet 2024, ces systèmes deviennent obligatoires pour toutes les nouvelles immatriculations. Cette obligation (qui s’applique aussi au matériel tracté) n’impose pour seule contrainte qu’un avertissement en cas de perte de pression. Ce n’est donc pas un véritable outil de gestion de flotte. Pour cela, il faut se tourner vers des systèmes fournis en option par les manufacturiers ou en aftermarket.
Aucun des manufacturiers que nous avons contactés n’estime que l’ajout d’un capteur de pression aura un impact significatif sur le prix de leurs pneus. Trop d’autres facteurs (dont le prix des matières premières) entrent en jeu. Ils sont par contre nombreux à calculer un retour sur investissement très favorable pour les différents systèmes qu’ils proposent. A ce sujet, il faut rester prudent : les gains qu’ils calculent (en consommation, en uptime, en durée de vie du pneu…) se font souvent à partir d’un cas extrême, où les pneus sont mal gérés (ou les chauffeurs peu suivis) avec tout ce que cela comporte comme incidents et comme hausse de la consommation de carburant.

Du capteur…

Les systèmes les plus simples utilisent des capteurs fixés sur la valve ou dans le pneu lui-même (chez Continental p.ex.). « Selon moi, le montage ‘dans le pneu’ pose un problème : le capteur est perdu avec le pneu lorsqu’il est démonté ou détruit lors d’un accident ou d’une situation de basse pression. Les capteurs montés sur la roue sont mieux protégés et ils offrent le même niveau de précision », estime Guy Heywood (Hankook). Ce problème devrait cependant disparaître quand le prix des puces aura encore baissé. La durée de vie des capteurs de valve est en moyenne de deux ans et demi, alors que celle des capteurs intérieurs est de 4 ans (source : Continental).
La précision de ces systèmes est en forte progression. Quentin Niederprüm (Sales Manager Bridgestone Benelux) estime ainsi que le degré de précision est de 0,02 bar. Ces données sont toutefois sans réelle valeur si elles ne sont pas récoltées au niveau de la flotte et analysées par un bon algorithme.
En ce qui concerne la récolte des données, les marques proposent l’installation d’un module connecté dans le véhicule (souvent en leasing) et/ou un appareil portable permettant de ‘lire’ les données à proximité du véhicule (dont coût environ 400 à 500 euros) et / ou des portiques fixes à installer au site de l’entreprise. C’est le cas de Continental ContiConnect Yard, de Goodyear Drivepoint ou CheckPoint, de Bridgestone Yard Solution et de Michelin QuickScan Drive (plus chers, mais souvent disponibles en leasing et plus précis).
Tous ces systèmes sont d’autant plus rentables que la flotte est importante. Hors micro, le représentant d’un des plus grands manufacturiers confie même qu’il ne voudrait pas susciter trop d’espoirs auprès de trop petites flottes. Pour ces dernières, un bon contrôle manuel suffira amplement.

… à l’algorithme

Le principal progrès que l’on peut encore attendre de ces systèmes de contrôle a trait à la durée de vie du pneu. Les portiques statiques sur lesquels les véhicules doivent rouler à faible vitesse ont le potentiel de mesurer également la profondeur de rainure, mais il y a encore des progrès à faire dans ce domaine.
« Notre système Pro-Check mesure la profondeur des rainures avec une précision de +/- 0,1 mm. Il peut prédire avec précision la durée de vie du pneu après trois ou quatre mesures et en général quand le pneu a atteint la moitié de sa durée de vie », estime-t-on chez Promoteon. C’est en effet à ce moment-là que la qualité de l’algorithme prend tout son sens, puisque, comme le rappelle Peter Govaert (responsable de la communication chez Michelin Belux), « comme les derniers millimètres du pneu s’usent nettement moins vite, le client y gagne beaucoup en kilométrage. De plus, en fin de vie, un pneu a moins de résistance au roulement, ce qui réduit également la consommation de carburant. »

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