Pas un jour ne se passe sans que Van Hool, le plus grand constructeur belge de matériel tracté, ne fasse l’actualité. Les tout prochains jours vont en tout cas être cruciaux pour l’avenir de l’entreprise familiale.
Depuis l’arrivée d’un manager de crise le 17 janvier, les mauvaises nouvelles se sont accumulées pour Van Hool. Le contrat manqué avec De Lijn pour 92 autobus n’était semble-t-il que la pointe de l’iceberg et le nouveau co-CEO Marc Zwaaneveld s’en est rapidement aperçu : les caisses se vident. C’est la branche ‘bus & cars’ qui semble être à l’origine de cette débâcle, ce qui explique le plan de restructuration annoncé le 11 mars dernier : transfert progressif de toute la production de bus et de cars dans l’usine Van Hool de Skoje, en Macédoine du Nord et des pertes d’emploi massives à Koningshooikt, près de Lier.
La branche ‘véhicules industriels’ n’est a priori pas concernée mais on ne délocalise pas la production d’une semi-remorque comme celle d’un autocar de tourisme parce que les frais de transport sont proportionnellement beaucoup plus élevés pour un bien de 30.000 euros que pour un qui coûte au bas mot un demi million d’euros.
Nouvel épisode le mardi 19 mars : Van Hool lance une procédure de redressement judiciaire, ce qui protège l’entreprise contre ses créanciers et permet la poursuite de l’activité industrielle et commerciale. Une PRJ dure en général six mois, pendant lesquels l’entreprise en difficulté met en place un plan de redressement. Ce plan doit être approuvé par les créanciers et par le tribunal de commerce.
Depuis deux jours, il apparaît cependant que le manager de crise Marc Zwaaneveld a découvert un sacré sac de noeuds au niveau des actionnaires familiaux de Van Hool. Le pacte d’actionnaires qui régit l’entreprise depuis le décès du fondateur Bernard Van Hool en 1974 a en effet laissé s’installer des conflits d’intérêt entre ses dix enfants, conflits qui perdurent aujourd’hui avec la troisième génération. Il reste cinq jours aux actionnaires familiaux pour trouver un terrain d’entente, faute de quoi Marc Zwaaneveld lancera une procédure d’ouverture de faillite lundi prochain, 25 mars.
