La Wallonie détermine les externalités négatives de chaque mode de transport

La Direction des Etudes Stratégiques et de la Prospective de la Région Wallonne vient de publier les résultats d’une étude menée depuis 2021 par le consultant Stratec sur les externalités de chaque mode de transport de marchandises sur le territoire wallon. Ce document devrait servir de base au prochain gouvernement wallon. 

Les externalités sont les coûts qui ne sont pas directement supportés par les usagers/utilisateurs, mais bien par la société dans son ensemble. Pour l’ensemble de la wallonie, les coûts sont estimés à 3,7 milliards d’euros par an, soit plus de 1.000 euros par citoyen wallon.

Les differents types d’externalité retenus sont les suivants : les accidents, la congestion, la pollution atmosphérique, l’effet de serre, les nuisances sonores, les effets de coupure sur les paysages et enfin l’effet appelé ‘amont et aval’ (c’est-à-dire les impacts réalisés avant et après l’usage des véhicules). L’étude prend en compte le transport routier par camion et par utilitaires légers, le transport ferroviaire et le transport par voies navigables.

Etant donné la forte part modale du transport routier, il est logique de voir que la plus grosse part des externalités (98 %) sont dues à ce mode de transport. L’étude va cependant plus loin et calcule aussi les externalités par tonne-kilomètre. Les résultats sont alors beaucoup plus nuancés : Les modes de transport dits ‘alternatifs’ coûtent à la société entre 0.8 (chemin de fer) et 2.8 (navigation intérieure) centimes par tkm, tandis que le transport routier génère des externalités à hauteur de 4.7 centimes par tkm.

La situation se corse pour le transport par utilitaires légers. En raison du plus grand nombre d’accidents qu’ils génèrent et de leur impact sur la congestion routière, ils ‘coûtent’ entre 23.2 et 26.3 centimes par tonne-kilomètre à la société. On remarquera que les modes de propulsion alternatifs n’ont pas été pris en compte dans l’étude : avec un camion électrique, les externalités du mode routier pourraient facilement être réduites de deux points, ce qui amènerait les externalités au même niveau que pour la navigation intérieure. Les modes de propulsion alternatifs amélioreraient par contre le bilan des utilitaires légers de manière moins spectaculaire.

En conclusion, les auteurs de l’étude estiment que leur travail fournit les outils pour évaluer l’impact de projets ou de mesures de politique publique. Ils recommandent avnat tout de poursuivre les efforts pour réduire l’accidentologie et les émissions des poids lourds et des utilitaires légers. Le report modal, selon eux, devrait surtout concerner le transport de personnes que le transport de marchandises, pour lequel la substituabilité d’un mode de transport pour à un autre est moindre. Le message est donc transmis au futur ministre wallon de la mobilité…

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