Philippe Meire (March) : « L’IA montre sur quoi l’agent immobilier doit se concentrer »

L’intelligence artificielle (IA) peut être un moyen puissant d’augmenter l’efficacité. Ainsi, l’agence immobilière March l’exploite pour trouver plus rapidement des acheteurs ou locataires potentiels intéressés par des biens immobiliers commerciaux. Mais ce n’est là que le début du processus. « L’immobilier reste une affaire d’hommes », souligne-t-il.

En Flandre, l’espace est limité mais la demande de biens immobiliers est importante, surtout dans le secteur logistique qui requiert beaucoup d’espace. L’agence March de Gand dispose d’un logiciel capable de relier rapidement des biens à des clients potentiels. L’outil, codéveloppé avec ML6, utilise pour cela l’IA. « Ces deux dernières années, nous avons noté des demandes d’achat pour plus de 350.000 m², et je suis convaincu que la pénurie pèse sur notre économie », déclare le CEO Philippe Meire.
Le nombre d’heures dans une journée étant lui aussi limité, le logiciel de March prévoit une liste prioritaire de locataires ou acheteurs potentiels pour une parcelle donnée. « Cela permet aux gens de se concentrer sur les affaires ayant le plus de chances d’aboutir », poursuit P. Meire. « Mais une correspondance de 50 % ne signifie pas forcément que le deal a une chance sur deux d’aboutir. Il faut toujours s’asseoir autour de la table et trouver un accord. Ce pourcentage est surtout là pour l’expérience utilisateur. Cela montre la façon dont le logiciel est constamment amélioré. »

Amélioration continue

Le système prévoit un feedback permettant aux collaborateurs d’indiquer pourquoi un résultat donné n’est pas correct. Mais si l’algorithme n’est pas infaillible, il fonctionne plutôt bien. « Il arrive souvent que le logiciel propose des entreprises dont nous n’avons même jamais entendu parler. Uni-Forwarding International, par exemple. Nous avons appelé la réception en disant que leur nom était sorti de notre système. Finalement, nous leur avons trouvé un espace logistique de plus de 7.500 m² dans le port d’Anvers. La moitié de nos transactions environ est générée par l’ordinateur. Donc, la technologie double notre productivité », explique P. Meire.
Néanmoins, l’homme a toujours le dernier mot. « En théorie, il serait possible d’envoyer automatiquement 10.000 e-mails à des prospects en un seul clic, mais pour l’instant, nous ne le faisons pas. L’apprentissage automatique a toujours besoin d’un encadrement. La formation algorithmique nécessite toujours une supervision humaine », souligne P. Meire. Il admet cependant que les modèles deviennent de plus en plus complexes et qu’il est donc toujours plus difficile de comprendre pourquoi le logiciel donne tel ou tel résultat.

Allocation efficace

« Ce que l’on appelle l’IA concerne surtout une bonne exploration des données », nuance-t-il. « Il y a de plus en plus de données ouvertes de nos jours. Par exemple, le modèle numérique de terrain LiDAR. Et sous l’impulsion de l’UE, les prescriptions de construction sont de plus en plus disponibles en ligne. » En cartographiant ce qui se trouve sur chaque parcelle et ce qui pourrait en théorie s’y trouver, March espère à terme contribuer à une planification spatiale plus efficace. Enfin, la société souhaite aussi que davantage de courtiers locaux utilisent son modèle de données à l’avenir. Selon P. Meire et ses collègues, c’est seulement avec cette connaissance combinée à un réseau local solide que l’on peut vraiment déplacer des montagnes.

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March en chiffres

• Fondée en 2020
• 13 collaborateurs

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