Des feux de circulation dans l’entrepôt

Cet article a été publié dans LOGISTICS Management 70.

Des règles de circulation s’appliquent sur les routes publiques. Sans feux ou passages piétons, le trafic tournerait vite au chaos. N’est-il pas temps d’appliquer ces mêmes règles dans les entrepôts ? Deux fournisseurs livrent un vibrant plaidoyer en leur faveur.

La société Goossaert à Gand, fondée par François Goossaert, existe depuis plus de 85 ans. Au départ, elle se concentrait sur la signalisation des travaux routiers. Ces 20 dernières années, ce cœur de métier s’est élargi pour inclure l’identification dans un sens plus large. Pensez aux numéros de rayonnage en logistique, pour ne citer qu’un exemple. La crise sanitaire a incité l’entreprise à innover. Une signalisation fixe peut être légalement requise dans les entreprises pour une question de sécurité, mais quid si ces signaux étaient dynamiques ?

« Il y a comme une cécité opérationnelle lorsqu’un panneau est affiché en permanence », explique Wim Soetaert, directeur des opérations chez Goossaert. «Leur portée peut également diminuer. Ici, dans cet espace, vous pouvez accrocher un panneau indiquant qu’il faut porter une protection auditive. Mais si une machine ne tourne que 20 % du temps, alors ce panneau ne motive pas les gens à le respecter. En revanche, si vous accrochez un panneau numérique avec un capteur, l’avertissement n’apparaîtra que lorsque c’est nécessaire. »

Interactif

Après quelques séances de brainstorming internes, Goossaert a contacté les fabricants pour développer conjointement des solutions de sécurité. Cela a débuté avec un système de projections pour éviter les collisions entre les chariots élévateurs et les personnes. Une projection lumineuse était activée dès qu’un émetteur monté sur un chariot élévateur s’approchait trop près d’un bracelet porté par un opérateur. « Aujourd’hui, nous proposons toutes sortes de variantes », explique W. Soetaert. « Nous avons un passage piéton, une solution LED interactive pour limiter la hauteur, une autre pour donner la priorité aux AGV, etc. »

Une LED fonctionne un certain nombre d’heures, mais les pictogrammes de sol conventionnels s’usent de toute façon plus rapidement. « Un autocollant d’avertissement, sur lequel de nombreux chariots élévateurs circulent, s’use », explique W. Soetaert. « Il en va de même pour les lignes. Si vous devez retracer des lignes, cela signifie masquer, poncer, effacer les vieilles lignes… Avec des surfaces humides ou poussiéreuses, ce n’est pas évident. »

Patrick Vinckier, directeur général de Goossaert, ajoute : « Récemment, je parlais à un chef d’entreprise qui m’a dit à quel point le choses changent vite dans un entrepôt. Les activités se développent, on déplace des rayonnages, les agencements sont modifiés … Vous allez poncer pour pouvoir appliquer d’autres lignes et ce n’est pas toujours très soigné. Alors qu’il suffit d’accrocher les projecteurs et le tour est joué. »

Des caméras au lieu de capteurs

La société hongroise AX System adopte une approche différente. La société est dirigée par Gábor Nemes, un cariste expérimenté qui propose également une signalisation lumineuse pour les entrepôts, comme Goossaert, mais qui est déclenchée par des caméras. « Le système distingue les personnes des machines et tient compte du sens de déplacement des participants au trafic », explique G. Nemes. Les magasiniers ne risquent-ils pas de voir d’un mauvais œil le fait de les filmer ? « Le fonctionnement du système n’est pas basé sur le cloud », précise G. Nemes. « Les informations captées par les caméras sont traitées dans le système. Il n’est donc pas nécessaire de collecter, stocker ou même envoyer des images pour fonctionner. Les ouvriers n’ont pas à avoir peur des caméras du système, car personne ne peut voir leurs images. »

La solution compacte d’AX System : un cube suspendu en l’air avec des lumières LED latérales.

Depuis la fin de l’an passé, le système est en démonstration dans le centre d’expérience logistique Log!Ville. La technologie d’AX System ressemble à un cube suspendu en l’air avec des lumières LED sur les côtés. Un A vert indique que vous pouvez passer, un X rouge signifie qu’il faut s’arrêter, c’est aussi simple que cela. Ce cube est considéré comme la solution compacte de la gamme, avec des caméras à l’intérieur. Mais des solutions modulaires sont également disponibles. « Là où le système compact ne peut pas être utilisé, par exemple avec des portails, nous recommandons le système modulaire, où les caméras et les avertisseurs peuvent être placés indépendamment les uns des autres. »

Si nécessaire, AX System fournit également un projecteur. « Ce projecteur peut afficher divers signaux sur le sol, tels qu’un panneau d’avertissement lorsqu’un chariot élévateur arrive. Ces signaux peuvent être très divers et être combinés. Par exemple, pour une traversée sûre, un passage piéton sera projeté. Mais quand une machine arrive, le passage peut se transformer en panneau stop. »

Pas évident de changer de comportement

Comment un conseiller en prévention aborde-t-il la question sur le terrain ? « Si vous n’avez jamais travaillé avec des lumières dans l’entrepôt, il n’est pas évident de former votre personnel à toujours être attentifs aux lumières », explique Ben Serré, responsable HSE chez ODTH. « Vous vous retrouvez alors avec un certain ajustement comportemental qui, chez nous, n’a pas été nécessaire avec Rombit. » Rombit fournit un dispositif de sécurité à bord des chariots élévateurs eux-mêmes. Remarque : il s’agit d’un projet pilote chez ODTH avec des tests qui ne sont effectués que dans un seul département. « 10 à 15 % de nos appareils sont désormais équipés d’un tel système. Nous le testons sur un petit groupe, afin de pouvoir maîtriser le coût. »

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