Un secteur à la croisée des chemins
L’année passée, le secteur de la logistique a continué à connaître une évolution positive. Ainsi que vous pourrez le lire dans notre Top 1000 annuel, tant la valeur ajoutée totale du secteur que l’emploi et la surface bâtie étaient en hausse. Il est encore trop tôt pour évaluer la situation en 2023, mais les signes s’accumulent indiquant qu’après plusieurs années de croissance, le secteur commence à plafonner. On peut même être relativement pessimiste pour 2024, entre autres parce que l’industrie allemande patauge.
Le marché de la logistique pourrait dès lors stagner voire diminuer. Le passé nous apprend que dans de telles circonstances, le nombre des fusions et acquisitions va augmenter. Cette tendance a déjà été entamée, ainsi que l’indique également notre Top 1000. Elle devrait de plus être renforcée par les défis de la transition énergétique. De même, ce ralentissement obligera les entreprises logistique à accroître leur productivité tout en réduisant les coûts. Lisez : en misant encore davantage sur l’automatisation ou en faisant appel à des ‘jumeaux numériques’.
Ce n’est pas pour autant que le facteur humain jouera un rôle moindre dans le secteur. C’est ce qu’indique par exemple Stefaan Verhoyen, Group Manager Logistics de Lecot. Cette entreprise automatise son centre de distribution mais il indique que les personnes y demeurent indispensables.
De plus, plusieurs branches du secteur moins faciles à automatiser, comme les vracs, continuent à améliorer leur productivité d’autres manières. L’interview de Ronny Joos, CEO de Gheys Group, est très intéressante à cet égard.
Certes, la crise atténue la pénurie de main-d’œuvre, mais le secteur logistique demeurera structurellement demandeur de personnels. Ainsi que vous le lirez dans le dossier ‘Tendances’, la gestion des ressources humaines deviendra encore plus importante, voire cruciale. Des collaborateurs passionnés et compétents donnent des clients satisfaits. Ils sont donc essentiels pour une croissance durable des entreprises.
Bonne lecture !
Philippe Van Dooren, Rédacteur en chef.