Tout va très bien, madame la marquise…
Le marché belge de la logistique se porte plutôt bien. Ainsi que vous pourrez le lire dans le Top 1000 des entreprises logistiques actives en Belgique, leur rentabilité est d’une manière générale en hausse. Celle-ci, toutefois, est due essentiellement à une amélioration de leur efficacité, plutôt qu’à une extension de leur portefeuille. On a d’ailleurs construit relativement peu de nouveaux bâtiments logistiques l’année passée et cette année-ci. Certes, il y a de nouveaux projets qui ont été réalisés ces derniers temps. Bien souvent, il s’agissait toutefois plus souvent d’extensions que de nouvelles réalisations. De même, plusieurs nouveaux bâtiments logistiques sont devenus opérationnels (Trafic à Heppignies, Havaianas à Liège/Trilogiport) ou sont en construction (Decathlon à Willebroek, par exemple). Mais cela ne pourrait cacher une alarmante réalité : la Belgique logistique est en train de perdre des plumes. Nike et Sketchers, deux entreprises internationales souvent citées comme exemple de l’attractivité de la Belgique, ont étendu leurs installations. Mais combien d’acteurs majeurs ont-ils implanté leur logistique dans le pays ces derniers mois ? Mis à part Havaianas : aucun. Alors que dans le sud des Pays-Bas, les implantations se succèdent à un rythme tel que les réserves foncières et les réservoirs d’emplois se dessèchent. Même chose dans l’ouest de l’Allemagne et dans le nord de la France. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que la Belgique a baissé cette anneée dans le Logistics Performance Index de la Banque Mondiale : elle n’est plus qu’à la sixième place, alors qu’en 2014, elle était encore à a quatrième. Heureusement, une prise de conscience se fait jour, tant de la part des responsables politiques flamands que wallons. On ne peut qu’espérer qu’ils passeront rapidement aux actes. Les mesures prises en faveur du travail de nuit dans l’e-commerce vont en tout cas dans le bon sens… Philippe Van Dooren, rédacteur en chef.