Truck & Business 266 (octobre 2018)

Chacun pour soi !

La période de haute conjoncture semble se prolonger pour les transporters routiers, malgré les menaces qui planent sur le commerce mondial et la baisse des prévisions de croissance économique pour la Belgique et ses principaux partenaires économiques. Par conséquent, la pénurie de chauffeurs devient de plus en plus aiguë, et l’âge moyen de la population de chauffeurs ne laisse rien augurer de bon. A long terme, l’arrivée de véhicules autonomes pourrait confier à des machines les tâches les plus répétitives et les moins valorisantes, mais n’attendons pas de la technique (et de la législation sur la conduite autonome en milieu ouvert) une solution avant une bonne dizaine d’années, au mieux. Combien de transporteurs ne m’ont-ils pas dit, ces derniers mois, que leurs chauffeurs mériteraient d’être mieux payés? La norme salariale les en empêche. Depuis 2011, et parce que les partenaires sociaux ne se sont pas entendus sur une norme, c’est le gouvernement qui fixe la marge maximale d’augmentation des salaires. Pour augmenter la compétitivité de l’économie belge, les gouvernements successifs ont accordé des marges extrêmement basses (moins de 1 % entre 2011 et 2016, 1,1 % pour 2017 et 2018) alors que la norme était souvent supérieure à 5 % entre 1996 et 2008. Ce carcan est beaucoup trop strict pour les métiers en pénurie. D’autre part, la nouvelle classification des fonctions, en discussion depuis des années entre les partenaires sociaux, aurait pu fournir un nouveau cadre de référence, mais si fédérations patronales et syndicats sont d’accord sur la valorisation (en points) des différentes compétences, ils ne le sont pas sur les salaires minimum à accorder à chaque catégorie de points. Résultat des courses : impossibilité d’augmenter les salaires de manière significative, à moins de recourir à des ‘trucs’ plus variés les uns que les autres. Cela va du classique (les chauffeurs peuvent déterminer quelle marque de camions la société va acheter) au plus original (en fonction de leurs performances, les chauffeurs peuvent se constituer un matelas de points qui, le cas échéant, leur donne droit à… une voiture de société). Une société (TDL Group) a tout simplement décidé d’appliquer unitaléralement la nouvelle classification des fonctions. Tant que ces initiatives ne font pas l’objet d’une plainte pour non-respect de la norme salariale, tout va bien. Mais gare aux inspections de la part de l’administration dans le cas contraire… En attendant, les concurrents hurlent, mais dans la bataille des talents, chacun tente de se débrouiller avec ses armes. Tant qu’elles sont légales…   Claude Yvens, Rédacteur en Chef.

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