« Le problème de la conduite d’un camion sous inflence de drogues est tout à fait sous-estimé ». C’est du moins l’avis de Christophe Lacroix, inspecteur principal à la zone de police SECOVA, après un contrôle qui a conduit à un retrait de permis pur et simple.
Ce chauffeur de poids lourds est, de fait, un cas d’école : il a été contrôlé positif à la cocaïne, à l’ecstasy, au cannabis et aux amphétamines. « Il avait travaillé le jour puis la nuit, repris le travail après un repos beaucoup trop court et à priori consacré à consommer de la drogue », explique l’inspecteur Lacroix sur LinkedIn. Lacroix estime que ce n’est pas un cas isolé, et que l’on ne perçoit que maintenant l’ampleur du phénomène parce que les méthodes de contrôle ont évolué avec la mise en service de nouveaux kits de prélèvement de salive.
Les kits Intercept i2 livrés par une société américaine permettent se se faire une idée assez fiable, mais surtout rapide, de la prise récente de substances hallucinogènes par le conducteur d’un véhicule. Jusque là, il fallait passer en cas de doute par une prise de sang, beaucoup plus lourde à organiser. Les tests sont donc plus nombreux qu’avant… et les résultats semblent malheureusement confirmer certaines inquiétudes. « Je persiste à sensibiliser sur ce sujet inquiétant et dont on commence seulement à révéler une partie de l’ampleur. Aucun des consommateurs verbalisés ne se considère comme dangereux quand on leur demande ce qu’ils en pensent! Pareil cocktail (MET+COC+AMP+THC) est à mon sens mortel, pas seulement pour le consommateur qui s’en fiche manifestement, mais surtout pour tous les autres qui risquent d’être percutés au passage », explique encore l’inspecteur Lacroix.