Infrastructure de recharge pour les e-LCV: investir dans le sur mesure

La question de savoir où, quand et comment la recharge peut avoir lieu est inhérente à la décision d’électrifier ou non une flotte. S’appuyant sur une analyse approfondie de l’utilisation de la flotte, l’investissement dans l’infrastructure de recharge constitue un élément essentiel de l’électrification. Quelles sont les options et quels sont les points à considérer ?

Avant de parler des bornes de recharge, posons-nos d’autres questions : quelle est la composition du parc, comment est-il utilisé, entre-t-il en ligne de compte pour l’électrification, et si oui, totalement ou partiellement ? « C’est la bonne marche à suivre. Dans le passé, nous avons déjà vu de véritables catastrophes en ne la respectant pas », explique Didier Van Peteghem, directeur d’Elesol. « Ce n’est qu’ensuite que nous pouvons nous concentrer sur la recharge. »

« À ce stade, on constatera vite que l’installation d’un ou plusieurs points de recharge dans l’entreprise elle-même constitue la solution la plus simple et surtout la moins chère », déclare Bas Bullens, Sales Manager e-Mobility chez DKV. « En fonction du volume, la recharge en entreprise ne coûte parfois pas plus de 10 cents par kWh. Et souvent, l’entreprise possède des panneaux solaires dont le courant peut être utilisé directement. C’est plus cher dans les bornes de recharge publiques, généralement 35 cents/kWh. Parfois, il peut être nécessaire ou souhaitable de charger au domicile du chauffeur. À 25 cents/kWh, c’est plus cher qu’en entreprise, mais moins que dans les bornes publiques, les endroits à éviter (rires).

AC/DC

Il existe deux types de chargeurs : les chargeurs ordinaires (AC) et les chargeurs rapides (DC). AC signifie courant alternatif, soit l’électricité provenant de notre armoire à compteurs avec une tension de 230 ou 400 volts. Idem lors de l’utilisation d’une borne de recharge. Ce courant est ensuite converti par la voiture en DC (courant continu). Avec un chargeur rapide, le DC circule directement dans le véhicule.

« Le grand avantage des chargeurs DC est évident : la recharge est nettement plus rapide », déclare Bas Bullens. « Mais l’investissement est beaucoup plus important et la technique est aussi un peu plus complexe. » En ce qui concerne le prix, un budget de 2000 euros suffit pour un chargeur ordinaire. Pour un chargeur rapide, comptez 25.000 euros voire plus et l’installation est également plus complexe.

Interventions techniques

« La contrainte d’une borne de recharge sur le réseau est parfois sous-estimée », explique Bas Bullens. « Alors qu’une imprimante consomme 50 watts, une borne de recharge normale nécessite 11 kW. Avec un chargeur rapide, cela va de 25 kW à 350 kW ! Normalement, la connexion de plusieurs bornes de recharge, en particulier avec la technologie Dynamic Load Balancing – pour une charge maximale avec la puissance disponible – ne pose aucun problème pour le réseau. Les bornes de recharge doivent être connectées directement à l’armoire à compteurs et la distance par rapport au point de recharge doit être aussi courte que possible. Plus cette distance est longue, plus le câble doit être épais, ce qui est plus cher. Si vous souhaitez plus de bornes de recharge ou si vous optez pour un chargeur rapide, un renforcement du réseau peut être nécessaire. Ceci est parfaitement possible et réalisé par le gestionnaire du réseau, qui transmettra la facture au demandeur. Cela augmente considérablement le coût final. »

Infrastructure correcte

A quel point la charge rapide est-elle … plus rapide ? Parfois jusqu’à dix fois (voir cadre ‘En pratique…’). Mais ajoutons d’emblée qu’on ne peut pas charger plus vite que ce que ne le permet le maillon le plus faible, qui est souvent le véhicule lui-même. « Il est inutile de travailler avec un chargeur de 350 kW si le véhicule ne peut pas supporter plus de 150 kW », souligne Bullens. « Pourtant, cela arrive dans la pratique, ce qui en fait un investissement raté. » Même s’il peut être intéressant de penser à la prochaine génération de véhicules.

« Lorsqu’on investit dans une infrastructure de recharge, sachez que la façon dont le système est géré peut faire la différence », explique Didier Van Peteghem. En d’autres termes : les points de charge sont généralement faciles à installer, mais avec des bornes de recharge intelligentes, le courant sera disponible de manière optimale. S’il y a un peu trop d’appareils sous tension, il y aura moins d’énergie disponible. Mais il y en aura beaucoup plus lorsque le personnel commencera à quitter l’entreprise. C’est précisément grâce à cette approche intelligente que l’on obtient le meilleur rapport qualité/prix. »

Les batteries, une tendance

« Ce sera plutôt le cas avec les voitures qu’avec les LCV, mais à l’avenir, on utilisera davantage une fonction de réinjection, également appelée vehicle-to-grid », explique Bas Bullens. « Les batteries des véhicules peuvent décharger pour absorber les fluctuations au niveau des alimentations électriques. Cela devient clairement une tendance dans la mobilité électrique, mais peut-être un peu moins évidente pour les LCV car cette technologie est également utilisée pendant la journée, et c’est à ce moment-là que ces véhicules sont exploités. »

« Autre tendance : l’utilisation croissante des batteries. Aujourd’hui, de l’énergie solaire est produite, après quoi elle est acheminée vers le réseau. Vous pouvez la stocker directement, mais le surplus peut également être envoyé au réseau électrique. En utilisant des batteries, vous créez un circuit séparé. Vous générez de l’énergie, la stockez et l’utilisez si nécessaire, sans avoir besoin du réseau électrique. Certes, il y a une certaine perte d’énergie avec les batteries, mais dans l’ensemble ça marche bien. Cela dit, tout transport d’électricité entraîne des pertes. »

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