« A-t-on jamais déjà demandé à être livrés dans la demi-heure ? »

Alex Van Breedam, PDG de Tri-Vizor, donne son avis sur l’essor du nouveau marché de la vente au détail, qui devient de plus en plus décentralisé et nécessite une livraison à domicile plus rapide. Cette chronique a été publiée pour la première fois dans Link2Logistics Management 61.

Lu récemment dans la presse : la société de livraison éclair Gorillas va collaborer avec le détaillant traditionnel Jumbo. Les détaillants se montrent parfois un peu réticents par rapport à ce type de collaboration car ils préfèrent voir leurs clients venir au magasin. L’offre Gorillas doit surtout convaincre les citadins qui apprécient une livraison très rapide et bon marché. Le modèle traditionnel – et pour l’instant le plus durable – qui consiste à aller au supermarché une fois par semaine s’adresse moins à ce groupe, notamment parce que les surfaces habitables et donc les possibilités de stockage et d’entreposage diminuent avec l’urbanisation croissante. La livraison éclair peut alors offrir une alternative confortable. Facile, rapide et en plus (beaucoup trop) bon marché !

Cependant, la demande pour ce service ne vient pas spécifiquement du consommateur. Comme dans de nombreux exemples de la nouvelle économie, la demande est créée artificiellement en y injectant beaucoup de capitaux dans l’espoir que les consommateurs adopteront rapidement le nouveau service et, plus important encore, pourront vraiment compter dessus. De plus, notre société – et les réglementations existantes – est souvent prise de vitesse et paie le coût social des nouveaux services. Il en est de même pour les coursiers éclairs, surtout si le terme durabilité signifie davantage que simplement ‘sans émission’. En effet, de nombreuses villes sont aujourd’hui envahies par des coursiers à vélo et des services de livraison qui se marchent déjà sur les pieds. De plus, avec les coursiers éclairs, le dark store apparaît désormais également dans les rues. Le terme à lui seul provoque un certain malaise. Il s’agit d’un magasin sans vitrine qui sert de petit entrepôt pour une gamme limitée de produits à rotation rapide. Ces dark stores peuvent être en mesure de combler partiellement les espaces inoccupés dans les rues commerçantes, mais une rue commerçante avec de nombreux dark stores n’est pas de nature à rendre le shopping attrayant.

Aujourd’hui, ce ne sont pas les clients, mais la société et les capital-risqueurs qui paient l’essentiel de la livraison éclair. Le jour où le client devra payer intégralement les frais de livraison réels, afin que les coursiers éclairs puissent également toucher un salaire décent, le caractère artificiel de la demande de coursiers éclairs apparaîtra clairement…

lisez aussi

Événements à venir

VOUS NE RECEVEZ PAS ENCORE NOTRE NEWSLETTER HEBDOMADAIRE? ALORS INSCRIVEZ-VOUS DÉS MAINTENANT!

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.
transport media logo