Une action coordonnée de l’inspection sociale, de la police fédérale et du parquet a débouché sur la mise sous séquestre de tous les poids lourds exploités par la société bulgare Kumas Trans, qui exploite une ‘base de services’ à Tessenderlo. Les chauffeurs n’étaient plus payés depuis deux mois.
Selon le syndicat UBT, ce sont pas moins de 35 véhicules qui ont ainsi été mis sous scellés. Kumas Trans s’est installé à Tessenderlo en octobre 2019 et a réalisé une valeur ajoutée de presque 2 millions d’euros lors de sa première année d’activité. L’exercice financier suivant a été d’un tout autre acabit, avec une valeur ajoutée de 341.000 euros seulement mais un confortable bénéfice de 235.000 euros. La société belge emploie 5 équivalents temps plein.
Hier après midi, un chauffeur bulgare de la société a contacté l’UBT pour signaler une descente de police au siège de la société où les chauffeurs passaient leur week-end. Selon Frank Moreels (président de l’UBT), tous les chauffeurs ont raconté la même histoire : « Ils viennent ici avec leur camion bulgare ou leur propre voiture lorsqu’ils doivent conduire un camion belge. Chaque chauffeur est sous contrat bulgare alors que l’employeur est actif ici en Belgique et n’a qu’une boîte postale en Bulgarie. » Selon Moreels, ces chauffeurs devraient donc avoir un contrat de travail belge et il s’agit donc d’un cas typique de dumping social.
La plupart des 35 chauffeurs n’ont plus été payés depuis deux mois et se retrouvent donc sans argent et sans véhicule. Ils ont été temporairement été relogés dans un hôtel. « Nous allons les assister en les aidant éventuellement à trouver un emploi décent ou en les rapatriant. Nous allons aussi contacter nos collègues du syndicat des transports bulgares et de la Fédération européenne des transports ETF. En outre, nous porterons l’affaire devant l’Auditorat européen du travail (ELA) qui peut faire en sorte que les services d’inspection bulgares portent plainte contre l’entreprise en Bulgarie », explique encore Frank Moreels.
