Le fournisseur de systèmes de gestion SAP a réalisé une étude auprès des entreprises européennes, dont les résultats sont aussi disponibles par pays. Il en ressort notamment que la relocalisation des chaînes d’approvisionnement est considérée de plus en plus sérieusement par les entreprises belges, mais aussi que la hausse des coûts logistiques risque de provoquer des réductions de personnel.
Le rapport ‘Tomorrow’s Supply Chain: Disruption Around Every Corner’ montre que la moitié des entreprises belges sondées s’attendent toujours à des pénuries de matières premières jusqu’à la fin de 2023, et même à une disponibilité réduite de produits de santé. Seule une entreprise sur dix s’attend à une solution pour la fin de l’été. Pour plus de six répondants belges sur dix, deux facteurs clés continueront à peser sur la situation : la crise énergétique (42 %) et la situation en Ukraine (22 %).
Quant à l’inflation qui fait augmenter les coûts de leur chaîne logistique, elle pourrait avoir des conséquences sérieuses sur l’économie belge : pour la compenser, 56 % des répondants annoncent qu’ils pourraient geler le recrutement et les salaires, et 32 % qu’ils pourraient réduire le volume de l’emploi. 40 % des entreprises estiment qu’elles devront augmenter leurs prix de vente.
Un autre volet du rapport s’intéresse à l’amélioration des chaînes logistiques. 84 % des entreprises belges estiment qu’elles ont du progrès à faire dans ce domaine (contre 97 % aux Pays-Bas). Un constat intéressant peut être tiré du fait que la totalité des entreprises belges sondées estiment que la démondialisation des chaînes d’approvisionnement soutiendrait la croissance économique en Belgique. Ici, la différence avec les Pays-Bas est frappante : seules 34 % des entreprises néerlandaises partagent cet avis. les entreprises belges semblent ausis prêtes à passer à l’acte : 80 % des entreprises sondées prévoient de donner la priorité à cette solution, ce qui est énorme. Les autres pistes envisagées pour améliorer les chaînes logistiques sont le recours aux nouvelles technologies (73 %) et les nouvelles solutions de chaîne d’approvisionnement respectueuses de l’environnement (66 %).
Enfin, les entreprises demandent aux autorités des mesures incitatives pour attirer les personnes vers le travail et développer les compétences (50 %), mais aussi pour attirer les talents étrangers (40 %). Elles veulent également une surveillance de la chaîne d’approvisionnement et des investissements là où cela est nécessaire (48 %), tout en veillant à un assouplissement des politiques industrielles et commerciales (44 %).
