En avril, la grève spontanée de dizaines de chauffeurs employés par les entreprises polonaises Agmaz / Luk Maz avait suscité l’émotion dans l’Europe entière, surtout à cause de la manière musclée dont le patron avait tenté de casser la grève. Les chauffeurs avaient finalement obtenu gain de cause, mais le non-paiement de certains salaires vient de provoquer un nouveau mouvement de grève… au même endroit.

C’est à nouveau sur le parking de Gräfenhausen, près de l’aéroport de Francfort, que des dizaines de chauffeurs géorgiens, ouzbeks et tadjiks ont à nouveau parqué leur camion pour protester contre les retards de paiement de leur salaire. Hier après-midi, environ 130 camions étaient immobilisés. La plupart des chauffeurs n’ont pas été payés depuis le mois de mai par leur employeur. Ils sont soutenus par la fondation ITF Road Transport Due Dilligence en coopération avec l’organisation allemande Fäire Mobilität et les syndicats allemands DGB et verdi.

Au nom du syndicat UBT-FGTB, Frank Moreels n’a pas de mots assez durs pour condamner l’attitude du groupe Mazur, qui emploie ces chauffeurs via différentes filiales, mais il insiste également sur le rôle que jouent les chargeurs dans l’exploitation de chauffeurs routiers par des entreprises malhonnêtes. A cet égard, il rappelle qu’une version renforcée de la législation sur la coresponsabilité du transporteur et du chargeur doit bientôt être votée par le Parlement et que cette législation devrait servir d’exemple ailleurs en Europe.