Entretien avec Louis Ballaux (MAN) – Best VAN Expert 2023

Louis Ballaux, coordinateur produit LCV chez MAN Truck & Bus Belgique, a été élu Best VAN Expert 2023, succédant ainsi à Ingrid Lockley (Renault). Nous l’avons rencontré après des vacances bien méritées et une édition réussie de Matexpo.

VAN Management : C’est la deuxième fois en peu de temps que MAN remporte ce titre, après Mikael Van Cauter en 2020. Comment expliquez-vous ce succès pour une équipe VU aussi compacte ?
Louis Ballaux : Chez MAN Belgium, trois employés travaillent à temps plein sur les utilitaires légers, avec, outre Mikael et moi-même, une personne responsable des véhicules de démonstration et de stock. Elle est assistée d’un chef de produit et d’un spécialiste de l’homologation, tous deux pour les utilitaires légers et lourds. Je pense que cette compacité a contribué à la victoire, mais nous sommes aussi tous très motivés et concentrés dans ce que nous faisons.

VM : Quel rôle jouez-vous exactement dans l’équipe ?
Louis Ballaux : Pour le TGE, je suis entre autres l’interlocuteur privilégié des commerciaux et du réseau pour tout ce qui concerne les informations techniques et les spécifications des véhicules. Pour que tout se passe bien, j’organise également les formations pour les nouveaux vendeurs et en cas de nouveautés majeures. Il y a aussi des réunions mensuelles pour de plus petits ajustements intermédiaires des produits. Les commerciaux doivent être parfaitement informés, c’est crucial vis-à-vis des clients.

VM : Quelle est l’importance des vendeurs pour un produit comme le MAN TGE ?
Louis Ballaux : Ils sont très importants. Nous sommes à l’origine une marque de camions et les questions posées par les clients sont souvent très spécifiques. Grâce à leur connaissance approfondie des produits, les vendeurs peuvent répondre rapidement aux besoins des clients, et c’est en partie ce qui nous différencie des marques qui à l’origine vendent des voitures. Je rappelle toujours aux vendeurs qu’il n’y a pas de ‘non’. Nous devons nous efforcer autant que possible de répondre ‘oui’ ou ‘oui mais’, tout en recherchant des solutions qui fonctionnent.

VM : Et cela inclut souvent les transformations ?
Louis Ballaux : C’est vrai, et c’est aussi l’une de mes responsabilités. Notre réseau a déjà de bons contacts dans ce domaine, mais j’ai aussi une longue liste de transformateurs et de leurs spécialités. J’essaie également de rester en contact régulier avec eux pour discuter des dernières possibilités. Les salons tels que Matexpo sont particulièrement utiles à cet effet. Je suis également responsable des questions concernant l’homologation.

VM : A ce sujet, votre expérience passée est-elle également utile ?
Louis Ballaux : C’est exact. Avant de rejoindre MAN, j’ai été actif chez Honda Motor Europe pendant près de 25 ans dans le domaine de l’homologation des véhicules et, dans ce rôle, j’étais également responsable des contacts avec les autorités européennes dans le développement de nouvelles réglementations. Cette expérience me permet d’évaluer rapidement les conséquences que peuvent avoir sur de nouvelles règles d’homologation et, sur cette base, de mettre en œuvre rapidement d’éventuels ajustements. J’ai également conservé de nombreux contacts auxquels je peux m’adresser en cas de questions sujettes à interprétation.

VM : Que pensez-vous du projet pilote visant à porter la MMA des utilitaires électriques à 4,25 tonnes avec un permis de conduire B ?
Louis Ballaux : A mon avis, c’est un échec total. L’Union européenne a manqué des opportunités à cet égard en laissant aux Etats membres l’interprétation de cette réglementation sur différents aspects. A ce sujet, la Belgique n’apporte que peu d’avantages concrets. C’est dommage, car ce type de réglementation est conçu pour stimuler à court terme l’électrification. A plus long terme, nous devrons tous évoluer vers l’électrification de toute façon, ce qui entraînera également une adaptation de l’offre de produits et des améliorations technologiques pour des fourgonnettes électriques plus légères.

VM : Mais cela ne vous concerne plus, car MAN ne propose actuellement aucun fourgon électrique dans sa gamme.
Louis Ballaux : En 2018, nous étions l’une des premières marques à proposer un grand utilitaire 100 % électrique avec l’eTGE. A l’époque, il était vraiment difficile de le vendre, car dans notre pays, il n’y avait aucune incitation à l’achat. Et c’est toujours le cas aujourd’hui, donc l’absence temporaire d’un utilitaire électrique n’est pas un inconvénient majeur pour nous en ce moment. Nous prévoyons de lancer d’ici un an et demi un nouveau TGE électrique, mais en ce moment, nous nous concentrons par exemple sur le HVO (huile végétale hydrotraitée) à bilan carbone neutre. C’est aussi quelque chose d’intéressant pour l’avenir, car même si l’UE prévoit que d’ici 2030, environ 50 % des ventes seront 100 % électriques, et que d’ici 2035, toutes le seront, les véhicules Diesel existant continueront de rouler pendant encore un certain temps.

VM : Comment voyez-vous l’évolution dans le domaine de l’électrification ?
Louis Ballaux : L’électrification est inévitable. La nouvelle norme Euro 7 n’est pas encore totalement définie, mais il est clair qu’avec les normes attendues, il faudra opter pour l’électrification pour rester conforme aux réglementations. De plus, des limites d’émissions de CO2 sont également imposées aux constructeurs pour l’ensemble de leurs ventes, ce qui nécessitera également une électrification. Les clients suivront en raison de leurs objectifs ‘verts’, pour des raisons liées au coût total de possession (TCO) ou pour des raisons pratiques, comme d’éventuelles interdictions de circulation au niveau local.

VM : En parlant de ‘local’, MAN Belgium, en tant qu’importateur d’un pays relativement petit dans un contexte européen, influence-t-il l’évolution du produit depuis l’usine ?
Louis Ballaux : Certainement. Nous avons régulièrement des réunions avec MAN en Allemagne pour leur faire part de la situation dans notre pays et des opportunités potentielles en matière de produits, et c’est apprécié. Si cela représente un volume suffisant, cela se traduit par des actions dans la production. Deux fois par an, nous avons également une réunion centrale avec tous les marchés européens.

VM : Comment envisagez-vous l’avenir des utilitaires légers chez MAN ?
Louis Ballaux : Les ventes se portent bien en ce moment, nous l’avons également constaté à Matexpo. De plus, plusieurs nouveaux produits prometteurs sont en préparation, y compris dans le domaine de l’électrification, ce qui soutiendra la croissance future. Je pense donc que MAN a de belles perspectives dans le domaine des utilitaires légers pour les années à venir.

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2023 sera-t-elle une année record pour le MAN TGE ?
En 2017, MAN a fait son entrée dans le monde des utilitaires légers avec le TGE. Six ans plus tard, environ 100.000 exemplaires ont été produits, et MAN prévoit que 2023 sera une année record pour ses utilitaires. Les retards de production causés en 2022 en raison de la pénurie de matériaux et de puces semblent progressivement se résorber. En Belgique, environ 870 nouveaux MAN TGE ont été immatriculés au cours des neuf premiers mois de l’année. Il reste à voir ce que les trois derniers mois nous réservent.

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