Les grands défis de 2024

Entre crise économique, défis multiples et élections à tous les niveaux, l’année 2024 ne manquera pas de mobiliser les entreprises belges de transport autour de thèmes cruciaux. La rédaction de Transportmedia en a sélectionnés quelques uns pour vous.

Commençons par l’économie en général. La Belgique s’en sort pour l’instant un peu mieux que la moyenne européenne, mais la méforme persistante de l’Allemagne et le recul des importations via nos grands ports continue à peser sur le volume d’activité des entreprises de transport. Selon Bureau fédéral du Plan, la croissance économique de la Belgique devrait légèrement accélérer de 1,0 % à 1,3 % en 2024, mais l’amélioration se ferait surtout sentir au second semestre. D’ici là, il faudra encore tenir le coup et tenir tête aux concurrents casseurs de prix.

Car c’est la deuxième tendance lourde qui risque de se poursuivre en 2024 : les chargeurs ont à nouveau le choix pour faire exécuter leurs transports et puisqu’ils ont souvent la mémoire courte, ils ont parfois (souvent ?) tendance à accepter le prix le plus bas sans tenir compte de la qualité ou de la fiabilité de leur sous-traitant. Quitte à accepter des prix complètement délirants (il y en a qui roulent toujours à 1.1 euros le kilomètre !)… et à devoir se tourner à nouveau vers un transporteur sérieux une fois que son casseur de prix a fait faillite. En attendant, les dégâts sont là.

A propos de mémoire courte, il ne faudrait pas que les transporteurs s’y mettent aussi. La pénurie de chauffeurs est un tout petit peu  moins sévère qu’en 2021/2022, mais ce n’est pas une raison pour rogner sur des avantages concédés ou revenir sur des promesses faites quand tout allait bien. Garder ses bonnes forces vives est d’autant plus crucial que l’économie repartira bien un jour et que les raisons de la pénurie sont structurelles, pas conjoncturelles.

Politiquement, 2024 est l’année de tous les dangers puisque nous voterons à tous les niveaux. Au niveau européen, le risque de voir les factions anti-européennes prendre le pouvoir est réel. Toute déconstruction de l’idéal européen est évidemment à combattre, au risque de faire le jeu de véritables ennemis de la démocratie et de l’état de droit; Au niveau belge, il faut reconnaître que la politique de mobilité ne fonctionne pas depuis la mise en oeuvre de la sixième réforme de l’état, mais toute refédéralisation relève probablement de l’utopie politique (même si, sur le terrain, beaucoup y seraient favorables). Il est donc impératif que les gouvernements qui se mettront en place après le 9 juin oeuvrent à remettre de la cohérence là où le chaos s’est installé et replacent les intérêts des entreprises au premier plan.

Il y a un domaine en particulier où le politique doit soutenir les entreprises, c’est l’aide à la décarbonation. Il ne s’agit pas seulement de mettre en place une politique de subsides digne de ce nom (la Flandre a fait des efforts, la wallonie pas du tout), mais aussi de mettre en place les conditions d’exploitation des camions à propulsion alternative. Il faut que la prochaine législature donne aux entreprises une sécurité d’approvisionnement en électricité qu’elles n’ont pas aujourd’hui et concrétisent les belles paroles de la législature actuelle en matière d’hydrogène. Il y va maintenant de la position concurrentielle des transporteurs belges et donc de l’emploi salarié en Belgique. Nos voisins ont tous au moins cinq ans d’avance sur nous…

 

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