Le transporteur Nico Schrauwen envoie au cabinet de l’échevine Annick De Ridder la facture des dommages subis par son entreprise à la suite du blocage du port d’Anvers par les agriculteurs. M. Schrauwen n’accepte pas que les autorités ont permis que le port soit bloqué à deux reprises. « Qui est responsable ? » demande-t-il.

S’il n’en tenait qu’à Nico Schrauwen, l’échevin du port d’Anvers recevrait par la poste une facture de pas moins de 126 000 euros. « C’est une estimation prudente de ce que les barrages agricoles ont coûté à mon entreprise, en tenant compte uniquement des heures d’inactivité de mes 175 employés. Sans parler de la perte due aux commandes manquées ».

Selon M. Schrauwen, il aurait fallu faire davantage pour éviter que le port ne soit à nouveau bloqué. « La veille, tous les médias disaient déjà qu’il y aurait de nouvelles manifestations agricoles visant le port. Pourquoi ont-ils permis que cela se reproduise ? Et surtout, quel signal envoyez-vous : ‘Vous pouvez fermer le port, nous organiserons une déviation pour le trafic’ ? N’importe quel groupe professionnel mécontent peut-il fermer le port ? Et a-t-on pensé à l’atteinte à l’image internationale ? »

M. Schrauwen comprend la position des agriculteurs, mais il estime que ces actions ne visent pas la bonne cible : « Qu’avons-nous à faire, nous et nos chauffeurs, de leurs plaintes ? Nous ne pouvons pas changer ces choix politiques, mais nous sommes pris en otage par les barrages pendant des jours. Cela ne peut plus durer. Les marges très réduites de notre secteur ne le permettent tout simplement pas. »

Le transporteur, basé à Essen, est déjà sérieux. « Nous supposons qu’en cas de non-paiement, nous pourrons également procéder à la fermeture du port et des zones environnantes », écrit-il aux responsables du port. « Nous vous préviendrons, comme les agriculteurs, un jour à l’avance, afin que vous puissiez déjà prévoir des itinéraires de déviation. »