Windrose, opportunité ou miroir aux alouettes ?

Les déclarations faites au journal Le Monde par Wen Han, le CEO de Windrose Technologies, de son intention de construire une usine de camions électriques à Anvers font beaucoup parler d’elles. Mais le camion électrique conçu en Chine et fortement inspiré du Tesla Semi a-t-il seulement une chance de percer sur le marché européen ?

Windrose Technology est une start-up. La société a été fondée en 2022 par Wen Han, un diplômé de Stanford University qui a servi pendant quatre ans de Chief Strategy and Financial Officer chez Plus, une société californienne qui développe des systèmes de conduite autonome pour poids lourds. La société chinoise revendique plus de 100 ingénieurs dans son service R&D et se targue d’avoir attiré plusieurs grands groupes mondiaux (Decathlon, Coca-Cola, Toys’r’Us ou JB Hunt) dans son conseil consultatif.

Un des partenariats intéressants signés par Windrose concerne le développeur de projets immobiliser Goodman, également présent en Belgique. En Chine, Goodman compte parmi ses clients la chaîne de magasins de sport Decathlon, les deux sociétés travaillant de concert avec Windrose et l’équipementier allemand Borg-Warner pour développer la recharge à 1 megawatt. Decathlon a aussi fait partie des premiers clients à tester le Windrose dans un de ses sites logistiques en Chine et la rumeur veut qu’il soit prêt à en tester un autre dans le port de Dunkerque.

Performant (mais homologable ?)

En moins de deux ans, Windrose Technology a développé et fait construire plusieurs exemplaires d’un tracteur 6×2 à propulsion électrique pour lequel on annonce une autonomie de 600 kilomètres avec un poids total au sol de 49 tonnes, grâce à des batteries totalisant une capacité de 729 kWh. Dans plusieurs pays européens, la future règlementation en matière de poids et mesures permettrait de rouler avec un camion électrique de 48 tonnes (44 tonnes + 4 tonnes de MMA supplémentaire pour compenser le surpoids de la propulsion électrique).

Le camion développé par Windrose se distingue aussi sur d’autres points : le chauffeur y est placé en position centrale (comme dans le Volta Zero), il utilise des caméras à la place des rétroviseurs mais les écrans secondaires placés de part et d’autre du volant semblent grignoter une part assez importante du champ de vision directe du chauffeur. or, le Windrose devra assez rapidement se conformer aux nouvelles exigences européennes ne matière de vision directe. Par ailleurs, les dimensions extérieures du tracteur le rendraient inapte à tracter tous les types de semi-remorques de 13,6 mètres de long. La hauteur hors-tout pourrait aussi être un obstacle.

Quant à l’homologation européenne, elle peut être obtenue dans n’importe quel pays d’Europe mais elle nécessitera les mêmes procédures que pour tout nouveau modèle de camion destiné à être commercialisé sur le continent, y compris le crash-test. Selon notere confrère français TRM24, citant l’agence China Daily, Windrose aurait un accord de coopération avec l’organisme de certification allemand TÜV SÜD pour y faire homologuer son camion.

Enfin, l’annonce par Wen Han de son intention de construire une usine à Anvers laisse songeur si l’on constate que même en Chine, cette jeune marque sous-traite l’assemblage de ses produits à la société Anhui Jianghuai Automotive, c’est-à-dire à JAC motors. Il ne faudrait pas que Windrose devienne pour Anvers le miroir aux alouettes que fut Thunder Power pour Charleroi. C’était en 2018… à quelques semaines des élections régionales et législatives.

 

 

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