Le marché du transport est – personne ne le contestera – en constante évolution, tant que le plan économique qu’écologique ou légal. Pouvoir se montrer flexible par rapport à cela a toujours été la clé du succès pour Transport Bellelkens de Heist-op-den-Berg. Depuis sa création voici 80 ans, Transport Bellekens s’est toujours montré très ouvert aux conditions de marché fluctuantes. Cette approche a notamment permis à la société de remporter le titre de Transporteur de l’Année en 1998. Depuis lors, elle n’a cessé de croître. M. Gert Bellekens : « Lorsque nous avons participé à l’élection, nous venions tout juste d’acheter un terrain pour proposer du stockage et de l’entreposage en plus du transport proprement dit. L’objectif était d’étoffer notre éventail de services et de pouvoir attaquer de nouveaux marchés. De nombreux clients et fournisseurs ont d’ailleurs apprécié le titre à sa juste valeur. » Mais cela ne signifiait pas que l’entreprise allait se reposer sur ses lauriers. Transport Bellekens a réfléchi à la manière d’assurer son avenir et d’anticiper un marché qui évolue sans cesse et de plus en plus vite. « C’est ainsi que nous avons déménagé en 2004 pour nous installer dans une nouvelle implantation presque cinq fois plus grande que la précédente. Ce terrain comprend notamment quatre entrepôts de 2.000 m2, reliés entre eux par des zones de chargement et déchargement communes, un nouveau garage avec truck-wash, de nouveaux bureaux tandis qu’un dépôt existant de 5500 m2 a été rénové et adapté avec 14 quais de chargement et deux portes. Le terrain total permet de parquer quelque 120 poids lourds. Dès le départ, nous avons misé sur la location des espaces d’entreposage et de bureaux. Aujourd’hui, on dénombre 16 locataires différents. » En 2005, notamment à cause d’un manque de chauffeurs, la société a créé une entité autonome en Slovaquie qui se charge surtout des envois internationaux. Une nécessité pour pouvoir rester concurrentiel et pour être rentable dans le transport international long courrier. Le transport national est cependant toujours réalisé par des véhicules belges. « La flotte tractée totale de Bellekens Transport s’est stabilisée, depuis quelques années déjà, à environ 120 semi-remorques. Par contre, la manière de travailler a fort évolué. Les kilomètres à vide sont autant que possible évités, ce qui n’est pas aisé à réaliser dans un grand pays tel que la France. Continuer à optimaliser la rentabilité et élever encore notre niveau de service constituent deux priorités chez nous. » Le marché français était et est toujours le plus important pour Transport Bellekens, mais le groupage – une spécialité de la société – perd du terrain au profit des charges complètes. « La France représente toujours plus de 95 % de notre trafic, tant en food qu’en produits non-food. Le groupage représente désormais moins de 20 % du volume de transport en direction de la France, un choix difficile que nous avons fait il y a quelques années et dont nous ne pouvions pas prévoir les retombées. Mais ceci date d’il y a dix ans maintenant. » Une Europe à deux visages ? Un chef d’entreprise ose-t-il encore réfléchir à moyen ou même à long terme ? « Compte-tenu de la problématique Est-Ouest, de la situation économique moins bonne qu’il y a vingt ans, de la crise en Europe… les perspectives sont difficiles à évaluer. Nous évoluons, avec la globalisation, vers des entreprises qui soit devront choisir une niche déterminée, soit se développer pour rester concurrentielles. La combinaison stockage, location, transport et éventuellement réparation aux véhicules pour compte de tiers est, selon moi, toujours réaliste sans devoir forcément croître. Transport Bellekens a évolué au fil des ans pour arriver à un niveau qui nous semble idéal et qui nous permet de garder le contrôle sur l’ensemble. Une consolidation avec un partenaire comparable actif sur d’autres marchés peut porter ses fruits, mais ce type de rapprochement ne peut pas devenir trop grand ni trop lourd sous peine d’être néfaste pour toutes les parties concernées, et en particulier les clients. » Quels sont les principaux défis qui vous attendent par rapport à il y a 20 ans ? « Entreprendre dans un monde qui évolue et se numérise toujours plus vite nous pousse à être encore plus vigilants que jadis. Une Europe unie devrait normalement nous permettre de travailler dans un marché beaucoup plus transparent, ce qui pourrait supprimer de nombreuses frictions. Mais rien n’est moins vrai. A cause de législations protectionnistes, le problème ne fait que s’amplifier. Chaque pays introduit une multitude de nouvelles règles, ce qui nous éloigne plus que jamais d’une Europe unie. Du côté du chargeur, il faut constamment faire des concessions au niveau du prix du transport, mais d’un autre côté le transporteur doit être en ordre par rapport à toutes les nouvelles législations et s’adapter chaque année. Ce qui fait grimper les coûts et réduit encore les marges qui sont déjà très faibles dans le secteur. Aussi longtemps que l’Europe travaillera avec des poids et dimensions différentes, le secteur du transport restera sous pression. L’avenir nous dira d’où vient le vent. »
« Une Europe unie devrait signifier que nous pouvons travailler dans un marché beaucoup plus transparent. »