Robots mobiles Scallog : Jef s’associe à Boby

L’année passée, la start-up française Scallog, spécialisée dans la robotique logistique, réalisait une levée de fonds pour accélérer son développement. Le nom d’un des investisseurs avait quelque peu étonné : Colruyt Group. Le groupe belge de grande distribution a pris une participation de presque 24%, lui donnant ainsi accès à des technologies très prometteuses.

Scallog, basé à Nanterre, a été fondée en 2013 par Olivier Rochet, son CEO actuel. La société a développé Boby, une solution de robotique mobile ‘goods to man’ pour la préparation de commandes. « Elle est inspirée du concept développé pour Amazon, qui utilise des petits robots mobiles : ils se placent sous une étagère, la soulèvent et l’amènent jusqu’à l’opérateur, qui prélève les produits requis. Ce concept ‘goods-to-man’ évite aux opérateurs de devoir se déplacer dans l’entrepôt. Le système permet de préparer trois fois plus de commandes dans un temps donné et d’utiliser la superficie dans l’entrepôt de manière plus compacte », explique Olivier Rochet dans un entretien exclusif avec Link2Logistics Management.
« Boby s’inspire du concept d’Amazon, mais il s’en distingue par l’intégration d’un logiciel intelligent et évolutif. L’intérêt de notre système, c’est le pilotage particulièrement adapté à – entre autres – la pièce détachée et l’e-commerce. Cette activité s’automatise de manière croissante et nécessite une robotique agile et évolutive. Scallog est en mesure de faire évoluer le logiciel afin de l’adapter à de nouveaux concepts développés soit en interne, soit à la demande des clients », ajoute-t-il.
Colruyt Group a pris une participation de 23,7% via une augmentation de capital (pour un montant non communiqué). Cette levée devait permettre à la startup de doubler ses effectifs en un an et demi afin d’intensifier la R&D tout en intensifiant son développement international, notamment en Europe. « La crise du coronavirus a ralenti le déploiement de cette stratégie, mais elle ne l’a pas arrêté », dit Rochet.

En Belgique également

Aujourd’hui, Scallog compte une bonne trentaine de clients dont l’Oréal, Airbus, Deret et Decathlon. « Nous avons réalisé plusieurs projets à l’international, entre autres en Belgique, en Allemagne, au Portugal et à Singapour », précise-t-il. « En Belgique, nous l’avons déployé dans quatre ou cinq entreprises, mais je peux juste dire qu’elles sont actives dans des secteurs tels que l’e-commerce, la cosmétique, le livre, la mode ou l’alimentaire. Dans certains cas, nous n’en sommes qu’à la première phase du déploiement : le client débute avec une dizaine de robots et un nombre relativement limité d’étagères avec lesquels il valide le concept dans une application ou un environnement particulier. Quelques mois plus tard, nous passons à la vitesse supérieure ».

Proof of Concept chez Colruyt

Chez Colruyt, Scallog a déjà réalisé – avant la prise de participation – un projet-pilote dans le non-food. Ce fut un succès. « Cette collaboration sera poursuivie, mais provisoirement nous n’avons pas d’applications concrètes à l’agenda », précise Hanne Poppe, responsable de la communication chez Colruyt. Elle laisse toutefois entendre que les ingénieurs de Colruyt et de Scallog travaillent conjointement à un ‘Proof of Concept’ pouvant être déroulé dans la logistique du groupe.
Il y a quelques semaines, Colruyt annonçait la construction d’un nouveau ‘dark store’ (un centre de distribution dédié à l’e-commerce) pour Collect&Go. Aujourd’hui, le retailer en a un à Erpe-Mere et un autre à Zaventem. Ce dernier ne peut plus être agrandi. Pour faire face à la croissance du commerce en ligne, il sera remplacé par un nouveau centre à Londerzeel, quatre fois plus grand. Le nouveau bâtiment, qui ouvrira à l’automne 2021, fera 18.000 m². C’est une taille considérable, dans laquelle le concept ‘goods-to-man’ a toute sa pertinence. Spéculer que le ‘Proof of Concept’ élaboré par Scallog et Colruyt concerne ce centre de distribution, ne semble pas illogique.

Un nouveau robot : Flexytote

Scallog a par ailleurs développé récemment un robot Flexytote destiné à remplacer les convoyeurs (ou les chariots élévateurs) entre les postes de préparation des commandes et les postes de packing.
« Flexytote est complémentaire à Boby. L’opérateur prélève les articles dans les étagères que Boby déplace jusqu’à lui et les dépose dans des bacs ou des cartons disposés de manière ergonomique dans des ruchers. Flexytote prélève les bacs pleins et les amène de manière autonome vers le poste d’emballage. De même, il apporte les bacs vides jusqu’à l’opérateur. Il s’agit donc de remplacer les convoyeurs tant en aval qu’en amont du poste de préparation des commandes », explique Olivier Rochet. Les robots peuvent déplacer quatre ou huit bacs d’un poids total jusqu’à 250 kg.
« Un des avantages est que l’entreprise peut se libérer d’une transitique trop rigide. Admettons que pour optimiser l’agencement de l’entrepôt, elle déplace de 20 mètres le poste d’emballage. Reconstruire, déplacer ou rallonger le convoyeur coûte cher et prend du temps. Avec Flexytote, il est possible de faire évoluer un entrepôt de manière très flexible. Les robots naviguent le long d’un marquage optique au sol, modifiable à volonté », ajoute-t-il.
« Ce nouveau robot est actuellement en cours de test. Il a été développé à la demande d’un client belge – que je ne peux bien sûr pas nommer – qui croit fort dans le concept. Flexytote a en effet un retour sur investissement de seulement 18 mois », conclut Olivier Rochet.

Pourquoi Colruyt a investi dans Scallog

Selon Jef Colruyt, le CEO de Colruyt Group, Scallog coche toutes les cases pour être soutenu par le retailer : sa capacité d’innovation au cœur de la révolution du commerce, son agilité de start-up, le talent de son équipe, et sa vocation internationale sur un marché à fort potentiel. Cet investissement cadre dans la politique à long terme du groupe.

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