Chez Transport Heirwegh, on ne jure que par Mercedes. Mais en raison de problèmes de livraison persistants chez les constructeurs, l’entreprise a fait appel à DAF pour son dernier renouvellement de parc. Le transporteur de Zele connaît une croissance dans le segment du transport de conteneurs frigorifiques et attend impatiemment la percée des camions à hydrogène.
Chez Transport Heirwegh, le vendredi après-midi et le samedi sont les jours de nettoyage. L’entreprise met un point d’honneur à ce que son parc d’une quarantaine de véhicules soit toujours impeccable. Chaque camion passe donc en principe au truck-wash tous les week-ends. « C’est crucial pour le rayonnement de l’entreprise », déclare le propriétaire, Tom Claeys.
Celui-ci a pris la tête de Heirwegh en 1995, mais l’histoire de l’entreprise remonte à bien plus loin. Ce sont les parents des frères Staf et Cesar Heirwegh qui ont fondé la société de transport peu après la Seconde Guerre mondiale. Quand Tom Claeys l’a reprise, elle disposait de quatre camions et employait deux personnes. Entre-temps, le parc s’est enrichi et compte désormais une quarantaine de véhicules. Un à deux exemplaires viennent s’y ajouter chaque année.
Le successeur du ‘ genset ’
Heirwegh est spécialisé dans le transport de conteneurs. Ces dernières années, l’entreprise voit surtout progresser le segment des conteneurs frigorifiques. En 2008, un premier camion a été équipé d’Ecodrive et, d’ici l’an prochain, neuf devraient être opérationnels. Ce module de puissance fournit une tension constante de 400 volts grâce à une pompe hydroélectrique. Cette technologie remplacera à terme le fameux ‘ genset’» sur le châssis porte-conteneurs. « Les nouvelles technologies sont plus économes et plus respectueuses de l’environnement, car elles utilisent un seul moteur à combustion, tout en garantissant un fonctionnement continu », se réjouit Tom Claeys.
L’entreprise est aussi en plein agrandissement. « En 2013, nous avons acheté un terrain supplémentaire, avec un entrepôt de 3 200 m², dans la Lindestraat. L’an prochain, nous allons y ajouter un entrepôt de 1 600 m2 et de 15 mètres de haut. En 2017, nous avons acheté un terrain de 18 000 m2, dont 8 800 m2 sont bâtis. Nous avons l’intention d’investir complètement ce site d’ici fin 2023 », nous explique-t-on. Sur ses terrains à Zele, l’entreprise a aussi investi dans une nouvelle cabine à haute tension avec une dizaine de prises supplémentaires pour conteneurs frigorifiques (’reefer plugs’»). Heirwegh y dispose aussi de son propre reachstacker pour pouvoir empiler et charger rapidement les conteneurs.
Outre le matériel roulant pour le transport de conteneurs, l’entreprise dispose aussi de quelques semi-remorques et camions à plateforme surbaissée, ainsi que de quelques camions bâchés. Heirwegh peut ainsi occasionnellement assurer des transports pour des entreprises du coin. Cet ancrage local et les liens étroits avec les entreprises de la région sont d’une importance capitale pour le transporteur.
Dans le parc de Heirwegh, on trouve aussi un élément assez à part : le camion événementiel, qui peut servir de lounge VIP, mais aussi de local pour les médias.
Retards de livraison
La grande majorité du parc de Heirwegh se compose de camions Mercedes. Quelques nouveaux DAF XF 480 ont néanmoins récemment fait leur apparition sur le parking. « Pour cette livraison de quatre camions, nous avons travaillé avec DAF. Mercedes n’était en effet pas en mesure de nous livrer à cause de problèmes d’approvisionnement. D’ailleurs, quelques systèmes de caméra n’ont pas pu être montés sur les nouveaux DAF parce que certaines pièces sont en pénurie. Nous ne savons pas quand elles seront de nouveau disponibles. Mais pour le reste, nous restons fidèles à Mercedes : l’objectif est de mettre en service quatre nouveaux Mercedes d’ici le printemps 2023. »
Les véhicules de Heirwegh restent assez longtemps dans son parc, jusqu’à huit ans, alors que la moyenne dans le secteur est plutôt de cinq ans. Les camions commencent leur carrière en transport international, avant de se consacrer aux trajets nationaux dans un deuxième temps. A l’étranger, les véhicules avalent environ 130 000 km par an. Au sein de nos frontières, ils en parcourent environ 100 000. En raison des problèmes de production chez les grands fabricants, cette durée de vie élevée restera encore un moment la norme.
Le fait que les nouveaux camions soient plus économes est l’une des principales motivations derrière le renouvellement du parc. « On passe de 30 à 32 litres aux 100 km à 25, ce qui fait une grosse différence. Les nouveaux DAF sont aussi pourvus d’un système qui permet de suivre étroitement la consommation. »
Vintage
La passion de Tom Claeys pour les camions vintage est évidente. À terme, il a par exemple prévu de restaurer le tout premier camion qu’il a acheté, un MAN, et de le mettre aux couleurs de Heirwegh (vert foncé). « Récemment, j’étais à la recherche d’un Mercedes SK. Ils sont très difficiles à trouver, car la majorité des exemplaires ont été exportés », explique Tom Claeys. « J’ai trouvé un SK Eurocab, qui portera bientôt mes couleurs. Enfin un ancêtre Benz ! »
L’entreprise peut aussi se targuer d’une collection de quatre Scania anciens. La majorité date des années 70 et 80, mais il y a aussi un Torpedo blanc du début du 21e siècle. La flotte de Heirwegh ne compte toutefois que très peu de Scania. « La qualité de la marque n’est pas en cause, mais nous ne sommes jamais arrivés à nous mettre d’accord sur les prix. Je ne vais pas demander la charité pour pouvoir rouler avec un Scania. »
Avec l’importateur belge de Mercedes et le concessionnaire Hedin Automotive, les relations sont au beau fixe. « Nous nous chargeons nous-mêmes d’une grande partie de l’entretien, mais il faut pour ce faire une bonne collaboration avec le concessionnaire. Le prix du véhicule est important, mais le service après-vente l’est tout autant. » Heirwegh dispose de son propre atelier et entrepôt de pièces détachées pour les réparations courantes et l’entretien du parc.