2023 est une année record pour les embouteillages sur les routes flamandes, et cette congestion pèse sur les transporteurs. Avec des solutions multimodales et des trajets en dehors des heures de pointe, ils tentent d’éviter à leurs camions et à leurs chauffeurs de se retrouver dans les embouteillages, mais cela ne résout pas le problème structurel.

Personne n’aime rester dans les embouteillages, et certainement pas les professionnels du transport. Les files d’attente coûtent du temps et donc de l’argent. Malheureusement, les chiffres du Vlaams Verkeerscentrum (Centre flamand de la circulation) montrent que les embouteillages ont atteint des records en novembre. Le compteur affichait 1035 kilomètres/heure, un chiffre jamais atteint. Si l’on ajoute à cela les records de congestion des mois de mars, avril, mai et juin, l’année 2023 entrera dans l’histoire comme l’année la plus encombrée depuis que les mesures du Verkeerscentrum existent. Les embouteillages durent plus longtemps que jamais, de sorte que les jours de pluie, il n’y a plus que des heures de pointe.

« Nous ne pouvons pas répercuter cette perte de temps sur nos clients », soupire Céline Mattheeuws (Transport Erik Mattheeuws). « Il est urgent d’investir dans de nouvelles infrastructures routières. L’assouplissement des temps de conduite et de repos et la diminution des contrôles pourraient également apporter un peu de réconfort ».

Lorsque c’est possible, Celine Mattheeuws opte pour le transport de gros volumes non pas par la route, mais par les voies navigables. Une solution viable pour les gros volumes, mais qui n’est pas toujours facile à mettre en œuvre lorsqu’il y a un problème sur la route. « Les chauffeurs expérimentés sont suffisamment ingénieux pour trouver un autre itinéraire, mais une approche structurelle est nécessaire. »

Yves Haud’huyze, de Transport Joosen, a une opinion bien arrêtée sur la forme que pourrait prendre une telle approche. « Malgré la faiblesse de l’économie, nous n’avons jamais eu autant de temps d’attente. Qu’est-ce que cela donnera lorsque, comme prévu, les volumes de fret augmenteront à nouveau au troisième trimestre 2024 ? »

« Il faudrait réduire de moitié de la redevance kilométrique pendant les heures de nuit afin d’offrir à nos clients un avantage pour les livraisons en dehors des heures de pointe, à l’instar des tarifs de nuit dans le tunnel du Liefkenshoek et dans certains terminaux à conteneurs d’Anvers. En outre, il est urgent de travailler sur une redevance kilométrique intelligente, y compris pour les voitures particulières. Cela permettrait de réduire le trafic de loisirs de l’heure de pointe. Reste à savoir s’il y aura assez de courage politique de mettre en œuvre une telle décision. »

Pour les entreprises de transport, éviter les embouteillages devient un travail de planification créatif. Chez Joosen, on essaie d’éviter les embouteillages supplémentaires en offrant aux chauffeurs la possibilité d’utiliser une voiture de société pour aller et revenir de leur camion au dépôt, ce qui permet d’éviter les kilomètres supplémentaires au début et à la fin de la journée de travail.

Selon M. Haud’huyze, d’autres acteurs peuvent également être pris en compte, comme les armateurs qui imposent des délais serrés pour le retour des conteneurs dans les dépôts, ce qui entraîne des trajets supplémentaires pour traverser l’Escaut aux heures de pointe. M. Haud’huyze indique également que le fait que de nombreuses municipalités interdisent le stationnement de longue durée pour les camions entraîne des embouteillages supplémentaires.

« La mobilité est un problème à multiples facettes, c’est vrai. Mais il faut que quelque chose commence à bouger. Actuellement, nous payons pour rester immobiles », conclut-il.