L’important dossier de la révision des normes CO2 pour poids lourds a franchi hier une étape décisive, puisque le Conseil et le Parlement sont tombés d’accord sur un texte qui fixe des objectifs ambitieux aux constructeurs de poids lourds, mais ne fixe pas d’objectifs d’achat contraignants aux entreprises qui utilisent les camions.
Les constructeurs devront réduire les émissions moyennes de leurs nouveaux camions de 45 % en 2030, de 65 % en 2035 et de 90 % en 2040 par rapport à l’année-référence 2019/2020. C’est donc la proposition ‘dure’ de la Commission qui a été retenue. Par ailleurs, ces objectifs concerneront aussi certains types de véhicules qui n’étaient pas encore concernés, comme les bennes à ordures ménagères. Cela concerne environ 7 % du parc roulant en Europe.
Il avait un temps été question d’inclure dans le texte une obligation pour les flottes d’acquérir un certain nombre ou un certain pourcentage de poids lourds à zéro émisssion, avec là aussi des objectifs phasés dans le temps et de plus en plus contraignants. « C’était une idée émise par le Parlement qui voulait forcer la Commission à présenter une proposition législative au Parlement et au Conseil qui inclurait des objectifs contraignants en matière d’émissions nulles pour les véhicules des grands opérateurs de flottes. Le texte qui a fait consensus hier ne mentionne pas cette obligation, mais il précise que la Commission devra évaluer différentes options pour accélérer la mise en service des véhicules à zéro émission dans les grandes flottes », explique John Kidd, porte-parole de l’IRU.
L’IRU se réjouit de la tournure qu’ont pris les événements et estime que ce sera aux forces du marché de décider à quel rythme les camions électriques ou à hydrogène seront mis en service. politiquement, le dossier est en tout cas renvoyé à la prochaine Commission.