La fédération des transports UPTR complète son analyse annuelle des chiffres du secteur des transports par une analyse similaire du secteur de la logistique. Les deux secteurs sont en effet étroitement liés. Il en ressort que 2022 a été une bonne année pour la logistique belge, même s’il reste à voir quel impact la turbulente année 2023, qui comprenait une indexation salariale historique, a eu sur la santé financière de la logistique belge.
Le cabinet d’audit et d’expertise financière BDO a analysé les bilans des entreprises logistiques belges pour le compte de l’UPTR. Les comptes annuels 2022 d’environ 2.500 entreprises logistiques (NACE BEL 521 Entreposage et 522 Activités de soutien au transport) ont été analysés. Il en ressort l’image d’un secteur en solide santé financière. Les liquidités s’améliorent depuis 2018 et ont atteint des niveaux record en 2022, malgré la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie et l’inflation élevée. Le secteur de la logistique bénéficie également d’un préfinancement plus favorable que le secteur des transports. La solvabilité a également atteint un niveau record en 2022 (41 %) et le nombre d’entreprises ayant des fonds propres négatifs (11 %) est inférieur à la moyenne belge.
Bien que la marge EBITDA du secteur logistique ait atteint un niveau record de près de 8 % en 2018, elle est restée relativement stable depuis lors, autour de 7 %. Cette marge est inférieure à celle du marché belge dans son ensemble, tous secteurs confondus (8,5 % en 2022), ainsi qu’à celle des entreprises de transport (8,1 %). Toutefois, la marge des entreprises de transport a diminué plus fortement en 2022 (probablement en raison de l’augmentation du coût du carburant). Dans le secteur de la logistique, la rentabilité sur fonds propres investis continue de progresser et atteint près de 14 % en 2022, dépassant le niveau record de 2021.
Alexandre Streel (Associé) et Maxime Ledent (Manager) de BDO résument ainsi ce bilan financier : « Sur la base de cette première étude centrée sur le secteur de la logistique, qui vient compléter notre analyse annuelle du secteur des transports, il apparaît que le secteur a été particulièrement résilient en 2022, malgré un contexte macroéconomique difficile. Ce constat est identique à celui du secteur du transport, voire » plus prononcé « , puisque tous les ratios analysés (à l’exception de la marge d’EBITDA) sont les plus élevés depuis 5 ans. Le secteur de la logistique connaît une forte croissance depuis plusieurs années, compte tenu de l’expansion du commerce électronique mais aussi du marché de l’intralogistique. Les records de 2022 s’expliquent probablement aussi par les perturbations dans les chaînes logistiques et le manque de capacité, qui a conduit à une augmentation des prix du marché Enfin, et comme pour le secteur des transports, il faudra évaluer l’impact de l’indexation historique des salaires sur les chiffres de 2023 (attendus dans le courant de l’année 2024). Les années à venir devront également être analysées à la lumière de la transformation technologique en cours dans les domaines de la robotique, de l’intelligence artificielle et de la connectivité (5G, Internet des objets…) et, bien sûr, de l’attention croissante portée à l’environnement (utilisation de produits recyclés, gestion de l’énergie…). »
En 2025, le secteur du transport et de la logistique fêtera le 20e anniversaire de sa reconnaissance en tant qu’industrie à part entière. Le secteur compte aujourd’hui 70.000 travailleurs, 40.000 ouvriers et 5.000 chauffeurs indépendants (sans compter bpost).
