Le Comité National Routier est à la France ce que l’ITLB est à la Belgique : un observatoire des tendances économiques du secteur. Le CNR vient de publier la mise à jour d’une étude assez complète sur le transport routier dans notre pays, comme il le fait régulièrement pour tous les pays d’Europe.  

On trouve dans cette étude des chiffres qui ne sont pas rendus publics par l’ITLB, et c’est ce qui fait tout son intérêt. Les données datent par contre de 2021, parfois de 2022 et 2023. Qu’y découvre-t-on donc ?

• le kilométrage annuel des véhicules est en hausse : 121.900 km contre 117.000 km en 2017. Ceci s’explique selon le CNR par le fait que les transporteurs belges touchent des marchés plus éloignés qu’en 2017, comme l’Espagne, l’Italie ou le Royaume-Uni. Ce chiffre est assez contradictoire par rapport à une autre tendance : la baisse de l’activité internationale est nette (-2,09 %/an) mais elle est compensée par la hausse de l’activité nationale (+ 1,68 %/an).
• un poids lourd belge est exploité en moyenne 233 jours par an (220 jours en 2017)
• le kilométrage annuel des chauffeurs belges baisse de 117.000 km par an en 2017 à 115.000 km par an en 2021.
• un chauffeur belge coûte 57 168 euros par an à son employeur (+ 1,6 % en quatre ans… mais c’était avant la grosse indexation salariale de 2023)
• il en retire un salaire annuel net de 33.805 euros (pécule de vacances compris)
• les cotisations sociales totales (employeur et salarié) atteignent 74,66 %, soit le taux le plus élevé de l’Union européenne.
• après avoir enquêté auprès d’une dizaines d’entreprises, la CNR estime qu’un ensemble routier de 40 tonnes (ils n’osent pas dire 44…) coûte en moyenne 17.951 euros par an pour son amortissement (avec des taux d’intéroet de 1 %…), 6100 euros par an pour l’entretien et les réparations, 2300 euros par an pour les pneumatiques et 2750 euros par an pour les assurances (un poste en hausse de 44.7 % entre 2017 et 2021 !).
• le coût d’un poids lourd belge affecté à l’international (y compris les frais de structure) s’établit à 1,26 €/km, soit une augmentation de + 6,5 % par rapport à 2017.