68 entreprises de transport belges ont fait faillite au cours du troisième trimestre. C’est un record qui n’avait plus été battu depuis la crise financière de 2008/2012. Le nombre des défaillances d’entreprises pourrait dépasser les 300 à la fin de l’année, soit un doublement par rapport à la moyenne des années 2014/2021.

Ces chiffres sont communiqués par l’ITLB mais ils infirment ceux qui ont été publiés par Graydon il y a quelques jours. L’échantillon de Graydon est certes plus large mais le chiffre de 480 faillites représente une baisse de trois unités par rapport aux neuf premiers mois de 2023.

Le transporteurs qui ont dû déposer leur bilan sont principalement des entreprises de petite taille mais il y a à nouveau une entreprise de taille moyenne dans le lot : KM Group (Zaventem) qui employait 75 personnes. Encore faut-il relativiser la portée de cette faillite : il s’agissait d’un sous-traitant d’Amazon qui avait basé toute sa croissance sur ce seul client, avec tous les risques que cela comporte.

Les chiffres publiés par l’ITLB font néanmoins réagir Philippe Degraef, directeur de la Febetra, qui estime qu’aucune amélioration de la situation n’est en vue : « Deux ans après l’indexation des salaires historiquement élevée d’un peu moins de 11 %, qui a aggravé leur handicap salarial, les transporteurs belges vont à nouveau être confrontés à une augmentation assez importante de leurs coûts salariaux. Sur la base des prévisions d’inflation actuelles, elle se situerait entre 3,60 % et 4 %. Or, les transporteurs sont condamnés à opérer sur un marché international très concurrentiel. Il n’est donc pas étonnant qu’un malaise général règne actuellement dans le transport belge. Les tensions au Moyen-Orient, les élections aux États-Unis et les frictions commerciales avec la Chine créent également beaucoup d’incertitude. Autant d’éléments qui pourraient peser lourdement sur l’inflation, la croissance économique et le nombre de faillites l’année prochaine. »