Mixed emotions
Comme à l’accoutumée, j’ai éprouvé l’envie de partager avec vous mes impressions sur quelques sujets qui ont émaillé l’actualité de notre secteur ces temps derniers. N’hésitez pas à nourrir en retour mes réflexions de vos commentaires/critiques/remarques…
Augmentation du prix de revient dans le transport : un record ! Jamais l’ITLB n’avait publié des prévisions aussi élevées, soit entre 5,21 et 6,42 % de hausse selon le type de liaison. Il faut dire, et personne ne s’en étonnera, que tous les postes de coûts sont en pleine flambée, et cela qu’il s’agisse du prix du diesel, du prix de l’Adblue du prix des véhicules, des primes d’assurances. Sans compter l’indexation des salaires, la diminution du montant récupérable des accises au titre de diesel professionnel, l’indexation de la taxe kilométrique wallonne, la hausse des péages autoroutiers dans plusieurs pays européens,… Arrêtez, la coupe est pleine.
Heureusement, même constat pour le prix de vente. Ainsi, sur le 3ème trimestre 2021, les prix du transport routier ont augmenté de 3,2 %. En France, un transport sur la place de marché Upply est facturé plus de 1,43 EUR/km. Cette augmentation devrait encore se poursuivre en 2022, en tout cas en début d’année et, parfois, dans des proportions encore beaucoup plus importantes. Récemment, un grand transporteur belge, actif dans une niche à valeur ajoutée, me confiait négocier des hausses de prix pour l’année prochaine de 10 à 15 %.
Où sont les faillites ? On ne s’en plaindra évidemment pas mais le tsunami de faillites dans le transport routier que prédisaient certains Cassandres ne s’est pas matérialisé. Selon les chiffres publiés par Graydon, à peine 97 entreprises ont fait faillite au cours de l’année corona 2020, contre 161 en 2019. Même tempo sur le premier trimestre 2021 avec seulement 34 sociétés qui ont passé l’arme à gauche dans notre pays. Bien sûr, les différentes mesures prises par le gouvernement expliquent en grande partie cette bonne tenue. Leur levée progressive signera-t-elle l’arrêt de mort de nombreux transporteurs ? Probablement pas dans le secteur du transport routier, comme le soulignait Philippe Degraef, directeur Febetra, auprès de notre journaliste récemment : « Nos entreprises ont toujours fonctionné pendant la crise. Aujourd’hui, il y a même beaucoup de travail. L’an passé, les chaînes d’approvisionnement étaient perturbées, les camions n’étaient pas toujours pleins et la rentabilité en souffrait. Cette année, l’activité s’est redressée et, depuis le 3ème trimestre, c’est même le branle-bas de combat. S’il y a plus de faillites dans les mois à venir, ce ne sera pas dans notre secteur. » Acceptons-en l’augure !
Bonne lecture,
Christophe Duckers
Directeur de la rédaction