Nouvelles règles tachygraphe : ni chaos, ni tempête dans un verre d’eau

Une semaine après l’entrée en vigueur de la nouvelle mesure liée au tachygraphe, le bilan est mitigé : le fait que les chauffeurs doivent encoder manuellement le pays dans lequel ils viennent d’entrer ne provoque pas le chaos que certains avaient annoncé aux frontières, mais ce n’est pas non plus une tempête dans un verre d’eau.

La mesure, il est vrai, témoigne du manque de cohérence des décisions prises au niveau européen : pour pouvoir contrôler les nouvelles règles relatives au détachement des travailleurs (selon le principe ‘à travail égal, salaire égal’), il faut savoir dans quel pays le chauffeur a travaillé / conduit. Le tachygraphe digital, pourvu d’une balise GPS, est l’instrument idéal pour enregistrer ces données, mais la version actuelle du tachygraphe, conçue bien avant les nouvelles règles sur le détachement, n’enregistre pas les passages de frontières automatiquement. Ce sera fait à partir de 2023 et en attendant, les chauffeurs doivent enregistrer ces passages de frontières (semi-manuellement lors de leur premier arrêt après le passage de frontière.

La semaine dernière, un groupement de chauffeurs nous signalait que tout se passait bien et qu’il n’y avait aucun probème aux frontières belgo-néerlandaises et germano-néerlandaises. Du côté des fédérations professionneles, quelques tweets ont fait état de bouchons et de parkings surchargés juste après certains postes-frontières, mais sans plus. Sur le terrain, la situation semble cependant sous contrôle. Sur la E40 à Lichtenbusch, par exemple, la moitié des chauffeurs environ s’arrêtent sur l’aire de parking et repartent après moins d’une minute. Les lieux s’y prêtent bien. L’autre moitié  des camions continue sa route jusqu’à un autre arrêt, mais aucun embouteillage ne résulte de la nouvelle mesure.

La gendarmerie française fait du zèle

Le fait est confirmé par les cartes publiées en temps réel par Sixfold : les principaux passages de frontières sont en vert, à quelques exceptions près. Selon Frank Moreels (UBT), les seuls ralentissements sont dus au zèle de la gendarmerie française qui s’exerce (dans un seul sens ou dans les deux, selon le cas) sur la E42 entre Mons et Valenciennes et sur la E19 à hauteur de Rekkem. Tout semble donc dépendre de l’intensité avec laquelle la mesure sera contrôlée.

Un seul point de passage est véritablement critique : la E40 en direction de Calais. De nombreuses situations dangereuses sont signalées où des transmigrants profitent de l’arrêt des camions pour grimper à bord. Comme le signale notre confrère néerlandais Bigtruck, certaines entreprises ont tout simplement interdit à leurs chauffeurs de s’arrêter autre part que dans le sendroits sûrs pour encoder le pays dans lequel ils viennent d’entrer. Là encore, tout sera affaire de contrôles plus ou moins ‘intelligents’.

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