Plusieurs transporteurs ont contacté la rédaction ces derniers jours pour savoir si le biodiesel HVO constituait une alternative économique au diesel dont les prix crèvent tous les plafonds depuis le début de l’année. L’analyse de l’évolution des prix depuis 15 mois montrent que non.

Au 1er janvier 2021, le diesel B7 coûtait 1,39 euros le litre et le litre de HVO 2,09 euros le litre, soit 50 %plus cher. Depuis cette date, le surcoût du HVO n’a cessé d’augmenter jusqu’à atteindre 91 % le 29 janvier dernier. Ce surcoût a depuis légèrement baissé à 78 %, mais la dernière hausse du prix du diesel, survenue le 12 mars, l’a ramené à 54 %. Mais jamais ce surcoût n’a été inférieur à 47 % en quinze mois.

La situation du LNG est un peu différente. Au 1er janvier 2021, le kilo de gaz naturel liquéfié coûtait 0,97 euro, soit 30,5 % de moins qu’un litre de diesel. Le prix du LNG est resté stable jusqu’au 29 juillet, date à laquelle il coûtait 40 % moins cher que le litre de diesel. Depuis lors, son prix a augmenté par paliers jusqu’à atteindre 2,74 euros le 1er janvier 2022. A cet instant, le kilo de LNG coûtait 58 % plus cher que le litre de diesel. Les choses se sont un peu calmées depuis avec une baisse de 59 centimes survenue le 2 février dernier. Au 12 mars, le LNG a retrouvé un avantage de 6 % par rapport au diesel.

La seule alternative est pour l’instant le CNG produit et distribué localement par certains agriculteurs. Un agriculteur de Viroinval vend actuellement son kilo de CNG 100 % renouvelable à 1,80 euro… mais tout cela reste évidemment très local.

Deux mesures qui s’équilibrent

Il est évidemment impossible d’émettre le moindre pronostic quant à l’évolution future du prix des trois principaux carburants, si ce n’est via une baisse généralisée des accises et / ou de la TVA qui devrait être annoncée dans les tous prochains jours. Si c’est la baisse des accises qui est retenue, le diesel et le HVO redeviendront mécaniquement plus intéressants que le LNG. L’autre élément dont il faut tenir compte est la suppression progressve de l’avantage dont jouissent les transporteurs au titre du diesel professionnel. Plus ce remboursement baissera (et, selon nos informations, c’est pour bientôt), plus le LNG retrouvera un avantage par rapport au diesel et au HVO (puisque ce biodiesel est soumis au même régime que le diesel fossile sur ce point).

Il restera à voir dans quelle mesure ces deux facteurs s’équilibreront, mais une chose semble certaine : les conditions ne sont pas réunies pour que le poste ‘carburant’ baisse dans le calcul du prix de revient à plus ou moins brève échéance.

La rédaction remercie Gert Snel (Snel Logistic Solutions) qui nous a fourni un historique complet du prix des trois carburants.