[CASE STUDY] Sibelga : une flotte tournée vers l’avenir

Sibelga est le gestionnaire du réseau d’électricité et de gaz naturel des 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale. L’entreprise est aussi responsable de l’éclairage public communal de la région. Nous avons rencontré Grégory Navet, Mobility, Fleet & Tools Manager.

VAN Management : Pouvez-vous nous décrire la flotte de Sibelga ?
Grégory Navet : En plus d’environ 240 voitures particulières, nous utilisons également environ 420 véhicules utilitaires pour les tâches les plus diverses. Cela va du compact Renault Zoe Cargo pour le relevé des compteurs, en passant par les VW Caddy, Fiat Ducato et Ford Transit pour les petites et moyennes interventions jusqu’à, par exemple, l’Iveco Daily 5 tonnes et dix camions pour les gros travaux. Nous avons également conservé des Citroën Berlingo, Renault Kangoo et Nissan e-NV200, l’un de nos premiers véhicules électriques d’il y a dix ans. Il est vrai qu’on pourrait de faciliter la vie en en limitant le nombre de marques, mais les véhicules sont sélectionnés selon des appels d’offres publics.

VM : Cela fait beaucoup de garages avec lesquels travailler ?
Grégory Navet : En général, les conducteurs ont leur propre véhicule, mais pour les applications spécialisées et les véhicules d’intervention, nous avons un pool. Selon le type de travail et le véhicule, le garage s’occupe de la logistique pour l’entretien et l’inspection, mais il arrive aussi que les chauffeurs effectuent eux-mêmes l’entretien si cela fait gagner du temps.

VM : La gestion opérationnelle du parc doit représenter beaucoup de travail !
Grégory Navet : C’est pourquoi nous travaillons avec un partenaire extérieur, une société de leasing. Si nous devions faire cela en interne, nous aurions besoin de beaucoup de main-d’œuvre supplémentaire, tant pour le côté pratique que pour la comptabilité. En agissant de la sorte, nous recevons une facture mensuelle de notre partenaire pour la gestion et une autre pour les frais d’entretien et de réparation, entre autres.

VM : Mais vous ne louez pas les véhicules ?
Grégory Navet : Non, nous les achetons. Notre partenaire assure le premier niveau de gestion opérationnelle et de remarketing. Ce que nous faisons nous-mêmes, c’est l’achat à travers une procédure intégrant un cahier des charges, l’immatriculation, la coordination pour la transformation et le lettrage ainsi qu’entre le partenaire et les chauffeurs, le remplacement des véhicules, la gestion des assurances, le suivi des dégâts de carrosserie et des amendes, par exemple pour nos véhicules prioritaires lors d’interventions urgentes.

VM : Vous n’avez pas beaucoup de véhicules ‘standards’ dans le parc.
Grégory Navet : Pratiquement tous nos fourgons sont aménagés. Cela peut aller du rack, de l’établi ou de la grue, jusqu’à, par exemple, au fourgon avec une salle de contrôle complète pouvant être branchée directement sur le réseau pour effectuer des diagnostics. Les petits véhicules sont adaptés par Sortimo, les moyens par Amecam et les grands par Abeco. Ces fournisseurs sont également choisis tous les trois ou cinq ans via un appel d’offres public.

VM : Quelle est l’importance accordée aux propulsions alternatives ?
Grégory Navet : Actuellement, pas moins de 52 % de notre flotte utilise un mode de propulsion alternative, essentiellement du gaz et de l’électricité. A l’avenir, nous allons essayer d’utiliser l’électricité autant que possible. A la demande de la Région bruxelloise, Sibelga accompagne également le développement du réseau public de recharge à Bruxelles, avec 11.000 bornes de recharge d’ici 2035. Nous avons donc également un rôle exemplaire à jouer dans ce domaine. Par exemple, nous avons actuellement 20 Ford eTransit et 24 VW ID. Buzz en commande. Trente autres fourgons électriques seront ajoutés l’année prochaine, mais vu l’évolution très rapide du marché, cet appel d’offres est toujours en cours.

VM : Quelle solution avez-vous retenu pour la recharge des véhicules électriques ?
Grégory Navet : Avec les moteurs thermiques, nous avons pu élaborer une politique générale de flotte en ce qui concerne le ravitaillement, mais avec les véhicules électriques, c’est vraiment au cas par cas. Nous avons une vaste infrastructure de recharge in situ, et pour certains membres du personnel nous installons une borne de recharge à domicile. D’autres utilisent le réseau de recharge public, mais si celui-ci convient pour des camionnettes de petite et moyenne taille, il n’y a pas toujours assez d’espace de stationnement aux bornes de recharge pour les plus gros modèles.

VM : Pour les plus gros véhicules, cela ne doit pas être une sinécure de trouver des modèles électriques ?
Grégory Navet : C’est vrai, et le nombre de modèles de cette catégorie fonctionnant au CNG est également devenu limité. En conséquence, nous avons dû opter à nouveau pour le diesel pour un certain nombre de véhicules neufs avec permis C. Nous songeons à nous tourner entre autres vers l’hydrogène pour résoudre ce problème, mais ce mode de propulsion est encore en plein développement. Nous travaillons également avec la VUB et la STIB sur un projet pilote pour préparer l’introduction des véhicules à hydrogène dans les établissements publics bruxellois

VM : Vous travaillez principalement en ville. Les solutions du dernier kilomètre sont-elles également envisagées ?
Grégory Navet : Bien entendu. Nous fournissons des vélos à nos techniciens, ceux-ci sont particulièrement pratiques, notamment pour les relevés de compteurs, tandis que des vélos cargo peuvent facilement transporter des matériaux légers pour certains travaux

VM : Outre l’évolution de la mobilité, quels sont les enjeux à court terme ?
Grégory Navet : D’une part, nous souhaitons naturellement réduire le nombre d’accidents en commandant des fourgons avec des technologies de sécurité supplémentaires et en proposant des formations à la conduite en collaboration avec le RACB. Cela réduit également la consommation. D’autre part, le vol de matériel dans les camionnettes est un problème. En période Covid c’était moins le cas, mais cette année nous avons déjà eu pas mal de vols. Cela se produit souvent la nuit, nous essayons donc de faire savoir au personnel où et comment se garer et installer une sécurité supplémentaire. Mais si les voleurs veulent vraiment entrer par effraction, ils le feront, et plus de sécurité signifie plus de dommages consécutifs.

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