Extrade International : un transporteur très ‘dédié’

La société Extrade International n’est née qu’en 2013, mais elle s’appuie sur plusieurs décennies d’expérience dans le transport sous températures contrôlées. Son fondateur Patrick Hermans, qui voit avec plaisir sa fille Jade s’impliquer dans l’entreprise, a toutefois choisi des niches bien définies, comme l’express et le transport dédié.

Vous en connaissez beaucoup, vous, des transporteurs qui sont encore disponibles pour leurs chauffeurs 24 heures sur 24, prêts à se faire réveiller à deux heures du matin par un chauffeur qui a un problème ? Patrick Hermans est un de ceux-là, et le terme ‘dédié’ lui va aussi comme un gant.

Retour à la case ‘départ’

Transport Management : Le nom Extrade fait d’abord penser à celui d’un grossiste ou d’une société d’import-export…
Patrick Hermans : (rit) Non, pas du tout : ‘Ex’ pour ‘express’, ‘tra’ pour ‘transport’ et ‘de’ pour ‘dedicated’ ! Nous sommes bien une société de transport !

TM : D’où est née l’idée de créer Extrade ?
P. Hermans : J’ai débuté dans le métier comme coursier, mais j’ai rapidement bifurqué vers le transport frigo. En 1991, j’ai d’abord créé mon entreprise Coldway qui a été vendue à la famille van de Put en 2004, puis j’ai travaillé successivement dans deux grandes entreprises de la région. Cependant, je ne trouvais plus ma place dans ces grosses organisations. Mon ‘truc’, c’est le transport express et dans une grosse structure il y a trop de maillons intermédiaires. Quand une décision est finalement prise, il aurait déjà fallu être sur place chez le client. De là est née l’idée de base de Extrade International avec une approche des clients très personnalisée.

TM : Que faites-vous exactement ?
P. Hermans : Nous transportons des produits sous température dirigée de la production vers un endroit de stockage ou d’un entrepôt vers un utilisateur final. C’est un domaine où il y a énormément de pics d’activité et où l’express joue donc pleinement son rôle. C’est une niche qui nous fait rouler en Belgique et aux Pays-Bas, mais aussi dans la région de la Ruhr et le nord de la France. A côté de cela, nous avons aussi une activité de distribution dédiée plus locale dans le Limbourg, qui nous permet de mieux absorber les pics.
Dans notre métier, janvier et février sont les deux plus mauvais mois de l’année, mais entre mars et juin nous tournons à plein régime.

Succession familiale

TM : Vous avez connu une belle croissance des dernières années…
P. Hermans : C’est vrai. En 2014, je n’avais que deux camionnettes, mais je suis heureux de toujours pouvoir compter notre tout premier client dans mon portefeuille. C’est aujourd’hui notre plus gros client en express, avec de six à huit véhicules par jour qui roulent pour lui.
Ces trois dernières années, Extrade International a en effet bien grandi, au point d’avoir aujourd’hui une flotte de 23 véhicules. 60 % de notre travail vient maintenant de l’activité dédiée. Depuis deux ans, nous avons aussi ajouté le transport de produits pharmaceutiques à notre palette d’activités. Par contre, nous ne faisons pas de groupage.

TM : Est-ce un hasard si cette croissance va de pair avec l’arrivée de votre fille Jade dans l’entreprise ?
P. Hermans : Cela m’a certainement donné l’envie d’aller encore de l’avant !
Jade Hermans : Jusqu’en 2019, je travaillais dans l’IT. A ce moment-là, Extrade avait 12 véhicules, mais mon père a dû être hospitalisé. C’est à ce moment-là que je suis entrée dans l’entreprise. Depuis ce jour, nous avons doublé la flotte, et cela nous a poussés à construire un nouveau siège central dans la même rue.
P. Hermans : Aujourd’hui, nous nous demandons s’il faut encore grandir. J’ai parfois l’impression que nous sommes soit trop grands soit trop petits. Ce qui est certain, c’est que nous sommes en train de nous professionnaliser. Jade a déjà lancé le mouvement avec le renforcement de nos systèmes informatiques…
J. Hermans : Je fais aussi partie d’un comité de réflexion sur la logistique au sein du VOKA.

TM : Vous abordez déjà la question du ‘zéro-émissions’ ?
P. Hermans : J’en parle avec mes clients, mais il n’y a pas encore de demande de leur part. Vu notre taille, on ne peut pas se permettre d’erreur de choix, et l’expérience du LNG me fait un peu peur. Maintenant, je pense que les véhicules électriques ne sont pas faits pour nous. Les journées sont trop diverses, les pauses très difficiles à prévoir à l’avance et on fait quand même entre 400 et 600 kilomètres par jour. Donc je crois davantage à l’hydrogène, mais pour quand est-ce ? De toutes façons, notre première priorité pour l’instant est de trouver des chauffeurs.

Et pourquoi pas les flexijobs ?

TM : Où en êtes-vous dans ce domaine ?
P. Hermans : Au début, c’était facile avec le bouche-à-oreille, mais maintenant c’est devenu très compliqué. Heureusement, nous avons très peu de départs. Il est vrai que je suis toujours disponible, à n’importe quel moment, pour répondre à un chauffeur qui a un problème. Je n’ai peut-être pas toujours beaucoup de tact, mais les chauffeurs savent qu’ils ne sont jamais seuls nulle part. C’est une approche qui fait la différence, mais globalement, avec tous les anciens qui vont partir à la retraite et le peu de jeunes qui se lancent dans le métier, on va se retrouver complètement bloqués bientôt.
Je trouve d’ailleurs qu’il faudrait laisser les transporteurs appliquer le principe des flexijobs comme il en existe dans l’horeca. Je suis certain qu’il y a encore beaucoup de chauffeurs qui aimeraient gagner 600 ou 800 euros par mois en roulant un peu pour des boîtes comme nous. Et tout le monde serait gagnant. Il faudra qu’on m’explique pourquoi c’est possible chez Bidfood et pas chez nous…

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