Cinq tendances en logistique pharmaceutique

Nouveaux défis logistiques pour un marché porteur en mutation

Un assortiment toujours plus important, mais aussi d’autres exigences de la part des utilisateurs finaux au niveau de la livraison : une double évolution qui génère des défis dans la logistique pharmaceutique. Depuis toujours, cela se fait dans un cadre réglementaire rigoureux mais celui-ci devient de plus en plus strict. Cinq tendances se dégagent.

1. Le secteur pharmaceutique est un marché en expansion…

…et cela crée d’énormes défis à relever pour l’appareil logistique.

« Le pharma est un marché en croissance dans le monde entier, la Belgique ne fait pas exception », déclare Imke de Boer, Commercial Director Life Sciences & Healthcare Benelux de DHL : « Les gens vieillissent. De ce fait, il y a davantage de malades, mais il y a aussi un marché qui se développe en matière de prévention, pensez aux compléments alimentaires par exemple. En conséquence, de nouveaux acteurs font leur apparition et un glissement se produit vers les FMCG. L’accent est également de plus en plus mis sur la biopharmacie, avec des produits qui doivent souvent répondre à d’autres exigences de transport comme des températures plus basses par exemple (voir la tendance n°2, ndlr). Il faut être capable de livrer plus rapidement, et davantage à domicile. Le secteur pharmaceutique examine d’abord ce que le client final veut. Et c’est sur cette base que les logisticiens doivent travailler. »

2. La bonne température de transport devient de plus en plus importante…

…ce qui signifie que ce paramètre est essentiel jusqu’à la destination finale.

« La nature du produit déterminera la température à laquelle il sera transporté », explique Peter Roelands, Managing Director d’Eurotranspharma Benelux. « S’il s’agit d’un produit qui doit être stocké à température ambiante, nous assurerons son transport à une température comprise entre 15° et 25°. Si, en revanche, il s’agit d’un vaccin stocké au réfrigérateur, alors l’expédition aura lieu à 5° ou 6°, au plus 7°. Un ensemble routier peut comporter des compartiments séparés avec des températures différentes, une superstructure également appelée dual-tank. Il est essentiel que la même température soit maintenue tout au long de la chaîne. Lors du chargement, le compartiment doit déjà être à la bonne température. Le transfert entrepôt-poids lourd doit également se faire à la même température. »

« Nous avons constaté une tendance à l’utilisation de températures toujours plus basses ces dernières années, bien en-dessous du point de congélation », explique Imke de Boer. « Cela va de – 20°, comme dans un congélateur, à – 80°. Avec le refroidissement cryogénique, il est même possible d’atteindre – 140°. »

3. Le cadre réglementaire est de plus en plus strict…

…et c’est une conséquence directe de la complexité des produits

« Le cadre juridique est essentiellement établi au niveau européen, après quoi il doit être transposé dans la législation nationale ou régionale », explique Peter Roelands. « Ce type de directive offre souvent une marge d’interprétation, ce qui entraîne parfois de grandes différences entre les pays. Jusqu’il y a deux ans, les biens que nous transportions entre 15° et 25° en France n’étaient pas soumis à de telles règles et ne nécessitaient donc pas de contrôle de température. Cela a maintenant été adapté. Parfois, les clients nous imposent aussi des exigences qui équivalent de facto à une transposition stricte des directives. »

« Nous constatons que ces règles changent régulièrement », conclut Ann Vervecken, VP – Head of Business Development Benelux & Nordics de DHL. « Et dans ce domaine, changer signifie presque toujours durcir. En soi, ce n’est pas surprenant : les règles suivent les produits, et ceux-ci deviennent de plus en plus complexes. Depuis la Covid, il est clair que tout le monde veut recevoir un produit de qualité. Suivre les règles permet d’exclure les risques au maximum. »

4. Chaque acteur de la logistique pharmaceutique doit répondre à des normes de qualité rigoureuses…

…et cela génère des obligations dans de nombreux domaines, notamment au niveau du personnel.

« Nous sommes strictement contrôlés par les autorités », explique Imke de Boer. « De nombreux certificats sont donc exigés pour pouvoir faire ce que nous faisons. Le stockage ? Un certificat distinct est nécessaire. L’import ? Idem. Et je pourrais continuer comme ça pendant un moment… Bien sûr, il y a aussi les certificats ISO bien connus. Ils ne nous sont pas imposés par le gouvernement, mais par certains clients. En résumé, nous devons nous conformer à la certification Good Distribution Practices (GDP) et, dans certains cas, à la Good Manufacturing Practice (GMP). Cela se fait en toute transparence, c’est publié et les clients peuvent savoir exactement quels certificats nous possédons. »

« Nous sommes chaque année audités 30 à 40 fois, parfois par des clients », intervient Peter Roelands. « Une bonne utilisation de la documentation est primordiale. Pour faire court : ce qui n’est pas documenté n’a pas eu lieu. Ce sont nos collaborateurs qui doivent s’en charger, ce qui nécessite une formation régulière. Surtout des chauffeurs qui doivent s’assurer que tout est fait correctement en termes de documentation. Un test suit la formation, et ceux qui n’ont pas obtenu une cote suffisante doivent suivre à nouveau la formation. La barre est placée haut, ce qui n’est pas une sinécure compte tenu de la pénurie sur le marché du travail. »

5. Toute nouveauté technique doit passer des tests rigoureux…

…ce qui signifie que l’innovation est un processus lent et, surtout, prudent.

« Tout ce que nous faisons doit répondre à des exigences et des normes de sécurité strictes, c’est propre à notre secteur », explique Peter Roelands. « Cela signifie que tout ce que nous envisageons de modifier – qu’il s’agisse de véhicules ou d’adaptations dans un entrepôt – doit être validé. Une évaluation rigoureuse devra toujours être effectuée. Et c’est un processus qui peut facilement prendre deux à trois mois. Il n’est donc pas surprenant que nous abordions les changements avec la prudence nécessaire. Placer des panneaux solaires sur un entrepôt ? Nous allons tout d’abord procéder à une analyse approfondie des risques. Un nouveau véhicule ? Le refroidissement continuera-t-il à fonctionner parfaitement ? Il faut d’abord répondre à ces questions et à d’autres avant de franchir le pas. »

Parmi les tendances claires : les plages de température utilisées deviennent sensiblement plus froides.

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