Le prestataire de services logistiques DHL a placé les conditions météorologiques extrêmes au premier rang des risques dans son analyse des risques liés à la chaîne d’approvisionnement pour 2024. La « concurrence » pour cette première place était féroce, car les risques géopolitiques, le protectionnisme et le durcissement de la législation environnementale préoccupent également les analystes de DHL et d’Everstream pour cette année.
Everstream a identifié les cinq risques les plus probables pour la chaîne d’approvisionnement en 2024 en se basant sur des données historiques, actuelles et futures et en utilisant l’intelligence artificielle et humaine. Cinq facteurs de risque ressortent du rapport : les problèmes d’approvisionnement, l’instabilité géopolitique, le protectionnisme, le durcissement des réglementations environnementales et, ce qui est frappant, les conditions météorologiques extrêmes.
Il est clair que les différents problèmes interagissent. Prenons l’exemple de l’instabilité géopolitique croissante. Les experts d’Everstream estiment que les tensions entre la Chine et Taïwan font de ce pays un point focal des défis potentiels de la chaîne d’approvisionnement. Toute escalade pourrait causer des problèmes dans les secteurs de l’électronique, du textile, du plastique, du caoutchouc, des produits chimiques et des métaux de base. Des perturbations dans le détroit de Taïwan affecteraient environ la moitié des porte-conteneurs qui le traversent dans le monde.
Ces tensions entraînent une montée du protectionnisme, mais chez DHL, on n’est pas convaincu de l’efficacité de cette stratégie. Les économies qui se replient sur leurs frontières nationales sont évidemment une mauvaise nouvelle pour un acteur international de la logistique.
Il est frappant de constater que la législation environnementale est un obstacle encore plus important pour la logistique internationale. Au cours des quatre dernières décennies, le nombre de lois environnementales dans le monde a été multiplié par 38, et ce n’est pas fini, car les pays s’efforcent d’atteindre des émissions « nettes zéro ». Le renforcement des réglementations environnementales est susceptible d’affecter les entreprises, même celles qui ont mis en place des politiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Pour les chaînes d’approvisionnement, cela se traduira probablement par des charges administratives supplémentaires, des coûts opérationnels, des augmentations de prix et d’autres perturbations au fur et à mesure qu’elles adapteront leurs pratiques de production pour se conformer aux réglementations.
Everstream attribue un score de risque de 100 % aux conditions météorologiques extrêmes. C’est dire à quel point l’entreprise est convaincue que les conditions météorologiques causeront des problèmes majeurs dans la chaîne d’approvisionnement. Le nombre d’incidents météorologiques coûtant plus d’un milliard aux États-Unis est passé de tous les quatre mois dans les années 1980 à toutes les trois semaines aujourd’hui. Les conditions météorologiques extrêmes font désormais partie de la « nouvelle normalité » et ont un impact sur le trafic international de marchandises. Le canal de Panama, par exemple, connaît la pire sécheresse depuis 1950, ce qui entraîne des restrictions de dégagement à long terme et des restrictions de passage quotidiennes, retardant les vraquiers, les cargos et les pétroliers. Les tempêtes hivernales, aggravées par des températures océaniques record, entraînent des retards et des annulations supplémentaires. Il faut s’attendre à ce que les conditions météorologiques extrêmes se poursuivent en 2024.
